Un sommet extraordinaire du Conseil de la Ligue arabe est convoqué le 4 mars prochain, au siège de l'organisation pan-arabe, en Egypte. Hier, on apprenait que le nouveau président syrien, Ahmad al-Charaa, a été convié pour la première fois à cet important rendez-vous qui concerne au premier chef la situation de l'enclave palestinienne de Ghaza et vise à établir une position consensuelle face au plan annoncé dernièrement par le président américain Donald Trump qui vise à déporter la population palestinienne vers l'Egypte et la Jordanie, voire l'Arabie saoudite afin, prétend-il, de faire de la bande de Ghaza une nouvelle Riviera ou Côte d'Azur du Moyen-Orient. En fait, l'objectif est simplement de baliser la voie à l'entité sioniste pour poursuivre son programme expansionniste et s'emparer ainsi, dans un second temps, de Ghaza après avoir mené la politique de la terre brûlée en Cisjordanie illégalement occupée depuis juin 1967. La présidence syrienne a confirmé, hier, l'invitation officielle du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi à son homologue syrien au conclave prévu bien avant la rencontre «informelle» et «confidentielle» qui s'est tenue, voici trois jours, à Riyadh, en Arabie saoudite et qui a regroupé les pays du Conseil de Coopération du Golfe, à l'exception du sultanat d'Oman, ainsi que l'Egypte et la Jordanie. Le projet de Trump a été bien évidemment très applaudi par les dirigeants sionistes et à leur tête le Premier ministre extrémiste Benjamin Netanyahu, poursuivi par la Cour pénale internationale en tant que criminel de guerre, mais il a aussi déclenché un immense tollé dans tout le monde arabe et musulman, ainsi qu'au sein de la communauté internationale dans son ensemble. En ce qui concerne la Syrie, c'est la première invitation que le pays dirigé par une coalition de factions rebelles au lendemain de la chute de l'ex-président Bachar al-Assad reçoit, même si il a déjà opéré son retour au sein de l'instance diplomatique arabe en 2023, au terme de tractations secrètes entre Damas et l'Arabie saoudite, via les Emirats. L'objectif du sommet convoqué pour le 4 mars est double puisqu'il s'agit, d'une part, d'opposer un niet catégorique à la proposition de Donald Trump sur le placement de Ghaza, ravagé par quinze mois d'une agression barbare sioniste contre la population civile palestinienne, faisant plus de 48 000 martyrs dont une majorité de femmes et d'enfants, ainsi que des dizaines de milliers de disparus sous les décombres d'un territoire totalement dévasté, sous le contrôle des Etats-Unis, et que, d'autre part, les pays membres de l'organisation seront appelés à se prononcer en faveur du plan égyptien de reconstruction de Ghaza par les seuls moyens arabes. Sans doute la porte sera ouverte aux éventuelles contributions des pays alliés et amis, à l'exclusion de ceux qui, directement ou indirectement, ont contribué avec leur livraison d'armes lourdes au génocide accompli par l'armée sioniste contre un peuple palestinien qu'elle cherche à anéantir par tous les moyens, au mépris du droit international et des décisions de la CIJ et des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.