Un sommet était organisé, hier, dans la capitale saoudienne Riyadh, réunissant huit dirigeants de pays arabes dans le but de convenir d'un plan de riposte à la proposition ubuesque du président américain Donald Trump de provoquer une déportation massive de la population palestinienne à Ghaza, afin de transformer l'enclave en Côte d'Azur dans la région moyen-orientale. Pour qui ne l'a pas compris, le plan Trump est en fait une étape pour non seulement opérer une bonne opération immobilière, mais aussi et surtout permettre à l'allié sioniste de s'emparer du territoire au mépris du droit international. L'Arabie saoudite qui connaît une situation délicate depuis que Trump l'a citée comme une possible terre d'accueil des Palestiniens victimes d'un exode forcé, à l'instar de la Nakba de 1948, a voulu « modérer les attentes », en présentant la réunion des six pays du Conseil de coopération du Golfe auxquels s'ajoutent l'Egypte et la Jordanie comme une « réunion fraternelle informelle » en préalable au sommet de la Ligue arabe prévu le 4 mars prochain au Caire. Une réunion dont les décisions doivent figurer à l'ordre du jour de ce sommet extraordinaire. La déclaration du président Trump avait entraîné un véritable tollé non seulement dans la majorité des pays arabes, à quelque exception près, mais aussi au sein de la communauté internationale et même des pays occidentaux alliés des Etats-Unis. Les Nations unies n'ont pas été en reste, rappelant que les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité restent le seul cadre légal de règlement du conflit avec la création d'un Etat palestinien, ayant El Qods-Est pour capitale, au côté de l'Etat hébreu. Ce plan machiavélique a engendré un large consensus arabe mais d'autres questions essentielles comme celles de la gouvernance du territoire palestinien et du financement de sa reconstruction après les exactions de l'armée sioniste qui l'a totalement dévasté demeurent posées. Le mini sommet de Riyadh constitue, de ce fait, un moment crucial de l'enjeu auquel est confronté la nation arabe, dans l'attente du sommet prévu au Caire que nombreux sont les observateurs à considérer comme un tournant historique majeur du conflit israélo-palestinien, après les errances pathétiques des Accords d'Abraham dont seule l'entité sioniste a, finalement, tiré les dividendes prévus. La reconstruction de Ghaza devrait mobiliser quelque 53 milliards de dollars, selon l'ONU. Loin du dessein cynique de Trump de la transformer en « Riviera du Moyen-Orient », évidemment applaudi avec joie par les dirigeants sionistes, les dirigeants arabes réunis à Riyadh doivent, selon une source proche du gouvernement saoudien, discuter d'un « plan alternatif » de reconstruction, excluant clairement tout exode volontaire ou contraint de la population palestinienne. C'est ce qu'a d'ailleurs annoncé à Washington, lundi dernier, le roi de Jordanie Abdallah II, faisant référence au plan égyptien débattu hier à Riyadh. Pendant la première phase, prévue en six mois, (...) des équipements lourds déblaieront les décombres et trois zones sécurisées pour reloger les déplacés seront aménagées», a-t-on indiqué. «Des logements mobiles seront fournis.» La seconde phase nécessitera «une conférence internationale sur la reconstruction» et la troisième permettra de «relancer un processus politique en vue d'une solution à deux Etats» quand bien même écartée par les dirigeants sionistes actuels.