La lutte armée entrant dans le cadre du recouvrement de l'Indépendance nationale et le rôle de premier ordre joué par la femme durant la guerre de Llibération nationale ont, dans un discours didactique, clair, cru, net et précis, constitué l'essentiel de la représentation théâtrale intitulée Khit Ahmar ( Le fil rouge)mise en scène par Karouf Anaïs. Le public oranais n'a pas raté cette occasion en ayant droit en cette fin de semaine à cette pièce de haute facture qui a été projetée sur les somptueuses planches du théâtre régional Abdelkader Alloula, ex- opéra d'Oran. Cette œuvre met en lumière les souffrances vécues par les femmes algériennes durant la période de la colonisation française. Ecrite et interprétée par l'artiste Eliza Biaggi, une actrice italienne d'origine algérienne, la pièce met en valeur l'histoire de sa grand-mère, «Nana Noura», ainsi que celle d'autres femmes du village de Takhlijthe Nath Atsou, situé à Iferhounen dans la région de Aïn El Hammam, ex- Michelet. Le scénario met également en lumière les femmes qui ont enduré des conditions difficiles imposées par le colonialisme français et ont, en revanche, fait preuve d'une résilience remarquable face à sa brutalité. À travers le récit poignant de sa grand-mère «Nana Noura», l'artiste évoque les douleurs et les épreuves vécues par les femmes durant cette période, marquée par la violence, la pauvreté, le manque et les atrocités. Cette pièce de monodrame est d'une durée d'environ une heure. Elle reflète une créativité artistique qui témoigne de l'expérience de la réalisatrice Karouf Anaïs, établissant ainsi une connexion interactive entre l'histoire représentée sur scène et le public, touché par les émotions que la comédienne ressentait pour sa grand-mère et pour toutes les femmes qui ont lutté pour l'indépendance de l'Algérie. Eliza Biaggi, vêtue de la robe de sa grand-mère, a interprété son rôle avec maturité, illustrant la profondeur de la souffrance de sa grand-mère, ce qui témoigne de son professionnalisme et de sa capacité à incarner ce personnage. Elle a utilisé des gestes et des variations de ton pour raconter l'histoire de manière captivante et émotive. De plus, les morceaux de musique et l'écran arrière qui accompagnaient sa présence sur la scène ont apporté une dynamique au spectacle, permettant au public de vivre intensément et avec force de gestuelles et de récit les détails de la lutte des femmes qui se sont battues aux côtés des hommes dans le cadre de la lutte juste, armée, libératrice s'étendant sur toutes les régions de l'ensemble du pays, le but est bien connu de tous ces hommes et ces femmes épris de justice, réparation, liberté, d'indépendance, en un mot le recouvrement de la souveraineté et de l'identité nationale en mettant fin à la colonisation française. Cette représentation de Khit Ahmar ou encore «le fil rouge» s'inscrit dans le cadre du programme culturel riche et varié dont le contenu a été élaboré par le théâtre régional d'Oran dans le but de l'animation des soirées artistiques durant le mois de Ramadhan, le programme en question comprend 16 soirées musicales et théâtrales qui se poursuivent jusqu'à la fin du mois en cours.