Il faut passer à la culture irriguée, plus sûre et plus rentable. «Si les pluies tombent d'ici à 15 jours, les effets de la sécheresse ne seront pas aussi catastrophiques que prêchés par certains cercles». Ce sont là les propos du secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens, M.Mohamed Alioui, énoncés sur les ondes de la Chaîne II de la radio nationale tout en assurant que «la saison des labours et des semailles n'est pas tout à fait gâchée, on peut encore espérer». Alioui a averti que l'agriculture nationale sera toujours l'otage des pluies du moment, en raison d'une carence de barrages. Tout en insistant sur la nécessité de passer de «l'agriculture aventurière» basée sur les pluies à la «culture irriguée», plus sûre et plus rentable. Cependant, l'intervenant a reconnu que les retombées de ce phénomène commencent à se faire sentir parmi les éleveurs, pénalisés par la flambée que connaissent dernièrement les prix de l'aliment de bétail. Par ailleurs, le secrétaire général de l'Unpa a déclaré au sujet du foncier agricole, que «la résolution du problème ne peut avoir lieu sans l'implication des plus hautes autorités du pays». Cela avant de fustiger «certains partis politiques», qu'il accuse d'avoir exploité la cause des paysans à des fins politiciennes. L'hôte de la Chaîne II, a soutenu à la même occasion que la question du foncier agricole reste l'une des plus grandes difficultés ayant empêché l'agriculture nationale de décoller. Plus explicite, le secrétaire général de l'Unpa, a indiqué que les agriculteurs ne sont pas libres de mener des initiatives du moment que le statut juridique des terres (propriété de l'Etat), ne leur permet pas de bénéficier de crédits auprès des banques. Ces dernières, faut-il le rappeler, exigent des garanties qui ne peuvent être autres que les terres que les exploitants ne peuvent hypothéquer. Cela en plus, poursuit-il, du manque de motivation chez les paysans qui ne peuvent pas se donner à fond étant donné que les terres ne leur appartiennent pas. Il est à souligner, à ce sujet, que l'intervenant a omis d'aborder le point relatif au détournement du foncier agricole de sa vocation initiale, bien que ce dernier soit considéré comme l'un des plus dangereux fléaux qui ont porté préjudice à l'agriculture en transformant les plus fertiles des terres du pays en des espaces bétonnés. M.Alioui s'est contenté de déclarer que le secteur nécessite un assainissement pour mieux distribuer les aides de l'Etat destinées aux agriculteurs. Lesquelles aides restent, ajoute-il, insuffisantes en comparaison des problèmes qu'affrontent les paysans tels que la cherté des matériaux, le manque de semences et pour comble de misère, le spectre de la sécheresse qui plane déjà sur le pays. S'agissant de la flambée des prix qui caractérise ces derniers mois le marché des légumes, l'invité de la Chaîne II a jeté la pierre aux commerçants en affirmant que la pomme de terre est vendue à 20DA auprès des producteurs. Il faut fouiller dans le camp des propriétaires de chambres froides et celui des chargés du contrôle du marché, atteste-t-il.