Les travaux du séminaire national pour la refonte du système de notification des IST, VIH, sida, des maladies à déclaration obligatoire, MDO, et la restructuration des services d'épidémiologie et de médecine préventive, Semep, ont débuté hier à Alger et prendront fin aujourd'hui. 740 cas de sida cumulés, depuis le mois de décembre 1985, ont été recensés à ce jour, dont 40 nouveaux cas déclarés. Le nombre de séropositifs est estimé à 2092. Ce chiffre communiqué, fait ressortir en outre, une progression de plus de 100 cas par an des sujets porteurs de VIH, selon les estimations des spécialistes. Ces chiffres restent bien entendu en deçà de la réalité, étant donné le manque de statistiques fiables, selon les conférenciers, mais aussi du tabou qui entoure cette maladie transmissible essentiellement par relations sexuelles. L'hétérosexualité demeure l'une des causes essentielles de la transmission du VIH, mais son caractère vertical, la transmission de la mère à l'enfant, tient à devenir un des facteurs de la propagation du sida. L'accent a été mis de manière notoire sur le système de déclaration de sida qui n'a pas évolué depuis 15 ans ainsi que sur l'absence de coordination qui exclut la mise en place de projections ou d'estimations basées sur des données scientifiques et fiables qui contribueraient de manière efficace à informer ainsi qu'à agir de façon appropriée sur ce fléau. Le mode de contamination de la maladie du sida demeure inconnu dans 27% des cas et le logiciel Onusida est reconnu inadapté en Algérie. Tout cela renseigne sur l'inexistence de réseaux modernes et adaptés qui pourraient aider à une prise en charge en phase avec les ravages provoqués par l'un des fléaux les plus meurtriers au niveau de la planète. Tous ces dysfonctionnements identifiés par les épidémiologues algériens rendent aussi necessaire une remise à niveau des textes législatifs, dont la circulaire n°1126 du 17 novembre 1990 relative au système de surveillance des maladies transmissibles, qui, elle-même, est venue corriger le système de déclaration mis en place en 1986. Le but étant de réajuster ce dispositif en vue de le rendre plus performant. Ces travaux ont été l'occasion pour le ministère de la Santé de présenter une acquisition de taille. Le département de la santé s'est, en effet, doté d'un réseau Intranet dénommé «Santé Algérie» qui a pour objectif la modernisation de la circulation de l'information et l'utilisation en temps réel des données et informations. Une mise en place d'un système d'information sanitaire sophistiqué qui pourrait s'avérer un plus pour le patient, l'exercice des professions de santé et pour la santé publique tout simplement.