Le gouvernement soudanais vient d'exprimer son rejet catégorique quant à son exclusion d'une conférence sur la guerre au Soudan prévue à Londres. Khartoum a protesté à travers la voix de son ministre des Affaires étrangères, Ali Youssef qui a adressé une lettre écrite à « son homologue britannique David Lammy dans laquelle il a protesté contre l'organisation par son pays d'une conférence sur le Soudan sans inviter le gouvernement soudanais », lit-on dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères soudanais. Pour rappel, le ministre des Affaires étrangères britannique, David Lammy, avait déclaré que « Londres accueillerait une conférence ministérielle à l'occasion du deuxième anniversaire du déclenchement de la guerre civile au Soudan », précise-t-on. L'évènement qui était coorganisé par le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Union européenne, est prévu pour le 15 avril, affirme le chargé d'affaires et de mission française aux Nations unies, Jay Dharmadhikari, souligne-t-on. La protestation ne s'est pas limitée uniquement au fait que Khartoum ait été exclue sciemment par la Grande-Bretagne d'une conférence sur la guerre au Soudan prévue à Londres. Il faut rappeler que les autorités soudanaises ont dénoncé aussi « la posture britannique qui, selon elles, met sur un même pied d'égalité l'Etat soudanais souverain et membre des Nations unies depuis 1956 et les FSR, une milice terroriste qui commet des génocides et des crimes contre l'humanité », a affirmé le ministre des Affaires étrangères soudanais, Ali Youssef. Khartoum rejette l'approche britannique visant à mettre sur le même pied d'égalité l'armée soudanaise et les paramilitaires qui ont perpétré des « crimes de guerre, notamment d'avoir bombardé délibérément des zones habitées et des établissements médicaux », selon les autorités soudanaises. Dans le même sillage, le ministre soudanais, Ali Youssef, a émis une critique acerbe à l'égard des Emirats arabes unis, le Tchad et le Kenya qui sont accusés par Khartoum comme « des parties prenantes dans la guerre », a-t-il insinué. Il faut rappeler aussi, que le gouvernement soudanais avait saisi la CIJ en accusant Abou Dhabi de « complicité de génocide pour son soutien présumé aux paramilitaires », affirme-t-on. Le gouvernement soudanais a montré une attitude très ferme et intangible quant à sa souveraineté en ne laissant aucune démarche au niveau régional ou internationale visant l'amoncellement du Soudan et de son armée. Cette attitude et position semblent avoir dérangé certaines officines étrangères qui ont travaillé dans une perspective qui consiste à faire du Soudan une « entité » déflagrée et sans Etat central via une armée unie et homogène et garante de la souveraineté soudanaise et l'unité du peuple soudanais. Face à cette situation sur le plan militaire et sécuritaire, la situation humanitaire connaît une dégradation catastrophique. Dans ce sens, des militants « déplorent une situation « catastrophique » à El-Facher au Darfour », souligne un média soudanais. Un groupe de militants soudanais a souligné que « une détérioration catastrophique sans précédent dans la ville d'El-Facher, capitale de l'Etat soudanais du Darfour-Nord assiégée depuis plusieurs mois par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) en guerre contre l'armée depuis deux ans », et d'ajouter : « La situation humanitaire dans la région du Darfour, en particulier dans la ville d'El-Facher ainsi que les camps de déplacés, connaît une détérioration catastrophique sans précédent », a signalé dans un communiqué le comité des camps de déplacés opérant dans la région du Darfour, dans l'ouest du Soudan. Dans ce sens, les militants ont appelé les parties en guerre à déclarer un cessez-le-feu afin de permettre l'arrivée de l'aide et de sauver des milliers de vies menacées », a-t-on rappelé.