«Nos responsables, élus locaux, ont déjà entamé les démarches auprès de certains partis politiques». Une majorité au niveau de la chambre haute du Parlement, rien que ça. Voilà le voeu du FLN, un parti qui était au bord du lynchage politique au lendemain des événements d'octobre 1988. En quête de cette médaille qui manque à son palmarès politique, le FLN n'est pas un rêveur. Réaliste donc, il ignore l'Alliance présidentielle. Et il continuera de l'ignorer tant qu'il n'a pas acquis la majorité sénatoriale. Le porte-parole du FLN, Saïd Bouhedja, n'en fait pas un secret organique et divulgue ces alliances. Il déclare ouvertement que son parti ira en toute légitimité «chercher des alliés auprès des autres partis politiques comme le FFS, le PT, le MRN, le FNA, Ahd 54», il ira même solliciter «les groupes des indépendants pour assurer notre majorité». Même si son parti est mathématiquement gagnant dans ces élections, il préfère prendre ses précautions, pour s'assurer, réellement, de la majorité. Ces partis en dehors de l'alliance, sont les nouveaux alliés du parti de Belkhadem. «Nos cadres et élus locaux ont déjà pris des contacts et entamé les démarches qu'il faut avec certains partis pour aboutir à cette majorité». Plus encore, dans certaines régions du pays, le parti majoritaire a préféré s'en remettre aux personnalités influentes et charismatiques que de contacter ses amis du RND et du MSP. «Nous tenons compte surtout de la structuration sociologique, car c'est un aspect d'une extrême importance. C'est en ignorant cette donnée que nous avons perdu des sièges par le passé», insiste encore le porte-parole du FLN. Si ce n'est pour se répartir des postes ministériels et faire dans la figuration de circonstance, il est à se demander à quoi sert réellement ce regroupement politique qu'est l'«Alliance présidentielle». Au fait, l'Alliance présidentielle c'est pour la politique du rêve, les beaux discours, les salons et les réceptions fastes. Pour l'instant, l'heure est aux choses sérieuses et, momentanément, cette alliance politique n'existe plus. L'impasse que fait le parti majoritaire sur ses alliés durera le temps d'une campagne pour les sénatoriales du 28 décembre prochain. Outre cela, les partis qui composent cette alliance, le RND et le MSP, seront les rivaux désignés du parti de Belkhadem. L'Alliance présidentielle ne fonctionnera pas encore une fois, et décidément, elle ne le sera jamais pour les autres échéances électorales. On se rappellera toujours de l'épisode du renouvellement des sièges pour la chambre haute à Tizi Ouzou où le FLN a perdu son siège au profit du RCD. «On a été trahis par l'alliance», avait clamé Abdelaziz Belkhadem, dénonçant, en filigrane, l'alliance «contre nature» du RND avec le RCD. Le même scénario s'est produit à Béchar où le FLN était pourtant majoritaire et s'est fait subtiliser son siège par un autre parti de l'alliance, le MSP en l'occurrence. «Chat échaudé craint l'eau froide». Le parti majoritaire ne veut pas perdre une seule voix lors des prochaines sénatoriales. «Le travail de sensibilisation, d'information, de sondage d'opinion et d'alliances continuera jusqu'à la veille des élections sénatoriales du 28 décembre» insiste Saïd Bouhedja qui vient de sillonner l'ouest du pays. Dans ses déplacements souvent délicats et rudes, M.Bouhedja est toujours étroitement épaulé par une équipe de jeunes du parti, notamment Zahi Saïd et Nadir Beladjal. Une façon pour lui d'imprégner «la génération montante des réalités du terrain et de ses vicissitudes. C'est également une manière d'assurer la relève par des jeunes du cru et de concrétiser le principe du rajeunissement du parti, prôné par la direction exécutive depuis son installation». A la lumière de l'instruction du secrétaire général, les superviseurs désignés pour les élections sénatoriales ont investi le terrain. La première opération, clôturée hier, a consisté en la sensibilisation des militants et des élus du parti pour qu'aucune voix ne soit perdue. Abdelaziz Belkhadem a réuni, hier, les superviseurs qui lui ont exposé les rapports sur la première opération. La seconde opération sera entamée aujourd'hui. Les candidatures sont ouvertes et seront clôturées le 5 décembre prochain, jour du déroulement des primaires.