L'Expression: Peut-on admettre que l'organisation de l'université du FLN a un rapport direct avec certains événements, à savoir la réconciliation nationale? Abdelkader Bounekraf: Comme vous devez le savoir, le parti organise chaque été une rencontre. C'est tout à fait occurrent que nous organisions cette manifestation qui a été recommandée lors du précédent congrès qui s'est tenu il y a de cela huit mois. Cette quatrième édition a comme programme des thèmes très importants ayant trait directement à l'avenir et constituent les grands défis auxquels nous sommes confrontés. Des thèmes qui, pour nous, Front de libération nationale, concernent l'avenir de l'Algérie. Le secrétaire général du FLN, M.Belkhadem, a parlé d'une réconciliation durable et éternelle. Peut-on connaître la signification de cette nouvelle dimension? Je pense personnellement que c'est le voeu de tout Algérien d'avoir une société apaisée et calmée. D'ailleurs, de mon point de vue, la Charte sur la réconciliation et la paix est une démarche politique qui comporte aussi dans son contenu une dimension sociale et culturelle, voire même pédagogique. C'est-à-dire que, nous les Algériens, nous devons apprendre à vivre ensemble. Dans toutes les sociétés traversées par des contradictions qui se reflètent à travers des comportements humains et politiques ne doivent pas faire de nous des ennemis, voire même des adversaires. Cet aspect social et pédagogique de la charte, nous le considérons aussi important que la démarche politique. Pour ce qui est de la déclaration du premier responsable du parti, je crois qu'elle est tout à fait réelle et que, à travers cette charte et sa dimension pédagogique, nous arriverons un jour à bâtir une société complètement apaisée. Le FLN, à travers son passé historique, a été parmi les premiers intervenants pour un dialogue de concertation et de réconciliation, serait-elle une conviction enracinée dans l'esprit du parti? Effectivement, le parti FLN a une histoire, tout d'abord en tant que mouvement national qui s'est transformé par la suite en parti politique. Il a été un parti unique pendant une certaine période et, après l'ouverture du champ politique, est devenu une formation parmi d'autres. Donc, il s'est habitué à la compétition politique. Suivant le sillage, le FLN sait ce que veut dire un conflit armé. Car il est né d'un conflit armé avec la France évidemment. Il sait aussi ce que coûte ce genre de conflits pour les sociétés. Donc, il est tout à fait normal et naturel qu'il soit parmi les premiers à appeler à la paix. En parlant aujourd'hui des grands défis du FLN, considérez-vous que l'Alliance présidentielle est l'un de vos défis du fait que des différences ont éclaté au grand jour? Je crois que tous les partis, à un moment ou un autre de leur vie politique, acceptent ce genre d'alliance pour avoir le gouvernement le plus large possible et le plus représentatif. L'alliance est une démarche politique tout à fait normale. Le défi aurait été évidemment qu'il n'y ait pas d'alliances politiques. Si le FLN était le seul gouvernant, cela pourrait être un défi mais disons gouvernant, avec un ou deux autres partis, c'est assurer une meilleure représentativité au sein de l'Exécutif qui a besoin d'une assise plus large. Il faut que vous sachiez aussi que l'alliance est une nouvelle méthode de travail politique. Concernant le renouvellement des structures de base du FLN, où en est-on par rapport à cette opération? C'est une opération qui a commencé il y a quelque temps. Mais nous ne l'avons pas encore entamée, à proprement parler au niveau des instances mis à part quelques kasmas. Pour le moment, seule la mouhafadha de Tamanrasset a été élue. Nous avons commencé le travail par une phase que nous appelons adhésion et confirmation d'adhésion. La deuxième phase qui se fait au niveau des kasmas, consiste en l'élection proprement dite des directions. Quant à la troisième période, nous allons arriver à l'élection des mouhafadhas. L'opération se déroule normalement et il n'y a pas de grands problèmes à signaler. Nous avons 275 militants et il serait, à mon avis, anormal qu'il n'y ait pas de mécontents. Quant aux élections partielles en Kabylie, que prévoit le FLN pour cette échéance? Pour nous, c'est une élection locale. Nous nous préparons pour cette échéance aussi bien au niveau local qu'au sein des assemblées de wilaya. Nous sommes aussi en train de préparer une liste de candidats pour faire en sorte que le FLN puisse avoir le maximum de sièges. Les listes de nos candidats ne sont pas encore prêtes, mais elles le seront bientôt.