Les derniers sondages créditent Hugo Chavez d'une avance de 30 points sur son rival social-démocrate, allié des USA, Manuel Rosales. Les Vénézuéliens votent depuis hier, 6 heures, heure locale (10h00 GMT) pour élire leur président. Ils sont quelque seize millions (16.000.000) à être invités à se rendre aux urnes et ce, jusqu'à 16 heures, heure locale (20h00 GMT). La fermeture des bureaux de vote pourra, toutefois, être différée en cas de besoin afin de permettre aux électeurs d'accomplir leur devoir de citoyen et de jeter leur dévolu sur le candidat de leur choix. L'élection présidentielle au Venezuela se jouera sur un seul tour. 130.000 militaires ont été déployés à travers tout le territoire afin d'assurer la sécurité et le bon déroulement de ce scrutin. Quelque 1000 observateurs internationaux en provenance de l'Organisation des états américains (OEA) ainsi que de l'Union européenne (UE), seront chargés de veiller à l'excellence du déroulement de ce scrutin et de sa transparence qui lui assureront la crédibilité nécessaire de la communauté internationale. Les habitants des quartiers populaires ont été réveillés dès les premières lueurs de l'aube au son du clairon par les indéfectibles partisans du président Hugo Chavez, sans doute pressés d'en découdre et d'en finir avec le candidat de l'opposition, Manuel Rosales. Mais cela doit passer par une forte mobilisation dont le mot d'ordre est de rassembler dix millions (10.000.000) de voix qui représentent pas moins de 60% de voix pour assurer une victoire incontestable qui se veut éclatante et sans bavure à leur champion. Terrasser l'adversaire pour le forcer au respect. Hugo Chavez, l'homme qui a initié et encouragé la multiplication des consultations et des participations populaires plus que n'importe quel autre président dans l'histoire du Venezuela, a battu ses opposants et tenu tête à l'hyperpuissance américaine sur leur propre terrain, celui de la démocratie. Inamovible support de la popularité de cet Indien au sang mêlé qui a défié, l'administration Bush et s'est érigé en rempart face à l'hégémonie américaine. Une revanche sur l'histoire, celle de ses ancêtres, spoliés des richesses de leurs terres, acculturés, reléguant, par conséquent, leur identité à d'accessoires cérémonies commémoratives. Petit père des pauvres, érigé en défenseur des plus démunis, l'Indien au sang mêlé a gagné ses galons d'icône révolutionnaire. Agé de 52 ans seulement, Hugo Chavez, qui brigue un second mandat qui pourrait déboucher sur un raz-de-marée en sa faveur, a assis, de manière indéniable, le concept de démocratie participative sur laquelle se fonde sa popularité. Cela a permis, d'autre part, l'émergence d'une citoyenneté dont le peuple vénézuélien s'est vu frustré depuis des lustres. L'expression de leurs voix retrouvées fait que plus de la moitié de la population vénézuélienne lui est viscéralement acquise. Bête noire des Etats-Unis d'Amérique, qui ont jeté toute leur force dans la bataille pour empêcher le Venezuela de siéger au Conseil de sécurité de l'ONU, Chavez peut faire rêver les peuples latino-américains à avoir accès à plus de justice sociale dont ils furent longtemps privés.