La direction de l'Onou n'a pas trouvé mieux que de fermer l'un des deux pavillons en réponse au refus d'obtempérer des résidents. Voilà une vingtaine de jours que rien ne va plus dans les résidences universitaires de Béjaïa. Plus particulièrement à Targa-Ouzemour où le conflit perdure à ce jour sans qu'aucune solution ne pointe à l'horizon. «Le plus grave est que le ministre en charge du secteur n'a pas daigné s'enquérir de la situation lors de son déplacement, jeudi dernier, à Béjaïa», regrettait, hier, un étudiant, avant de s'étaler plus longuement sur la chronologie des faits. La décision de l'administration de vider deux des pavillons de la résidence Targa-Ouzemour de leurs occupants pour installer plusieurs centaines de nouvelles bachelières, est la cause principale ayant motivé la protesta estudiantine. La direction de l'Onou n'a pas trouvé mieux que de fermer l'un des deux pavillons en réponse au refus d'obtempérer des étudiants, traditionnels occupants des lieux depuis leur ouverture, il y a plus de 20 ans. En réaction, les étudiants, organisés en comité de cité, ont multiplié des actions afin d'infléchir la décision de l'Onou et amener celle-ci à changer d'option mais rien n'est fait. «Le premier responsable s'en tient à la décision qui lui est venue d'en haut», souligne un autre étudiant. La pression voulue à travers la protestation n'a, non plus, rien donné «sauf l'acceptation d'un rapport détaillé sur la situation de crise par le Doub (directeur des oeuvres sociales de Béjaïa)», précise son camarade. Alors qu'on croyait à la fin du conflit, avec la programmation d'une réunion avec le Doub, il n'en fut rien. La situation est restée telle quelle. Les résidents «chassés», pour reprendre une de leurs expressions, exigent que leur revendication consignée dans le rapport remis aux responsables, soit satisfaite. De leur côté, les travailleurs ont également protesté sous la houlette de l'Ugta. Ils ont tenu un sit-in devant la direction de l'Onou pour soulever, eux aussi, leurs revendications, dont «les licenciements arbitraires». Cette action, qui n'a pas abouti à grand-chose, est venue après trois jours de protestation menée ces mardi, mercredi et jeudi derniers. Ayant eu vent de la venue du ministre de l'Enseigne-ment supérieur, les travailleurs ont cru bon de protester pour alerter le premier responsable du secteur. Peine perdue, l'hôte était venu pour un autre objectif. Bref, l'hébergement dans les résidences universitaires a toujours été un problème. Il le sera toujours tant que la situation n'est pas assainie avec le concours de toutes les parties. La concertation devrait être l'élément moteur d'un assainissement plus qu'urgent. Hélas, ce sont encore et toujours «les décisions unilatérales» provoquant «des réactions toutes aussi mal appropriées», soutenait un étudiant, visiblement agacé par l'évolution lente et négative de la situation.