La chanteuse de hawzi et musique andalouse vient de sortir, aux éditions Belda Diffusion, sa deuxième nouba ghrib. Jeudi dernier, c'est un concert magistral qu'elle a donné à l'Auditorium de la Radio nationale où elle s'est produite dans une salle archicomble, preuve de sa grande notoriété. Ainsi, après un premier CD hawzi en 1996, une nouba rasd, la première nouba ghrib, une nouba raml, c'est à nouveau la nouba ghrib qui est à l'honneur dans laquelle on peut retrouver, une touchia ghrib, un M'çader, Kouna Fi Achka, un b'taihi, Cedkarkoum andi, un Istikhbar Ouabetna nedjmaa echeml, un derj, Ya aachik, un insiraf, Hel litalaki min sabil, enfin un khlass, Bellah ya nassim saba oua achiya enquim ala oued fess. 5e album dans une carrière riche. Cet album a été enregistré avec le concours de l'orchestre de la radio, sous la direction de M.Rahal Nasser. Pour Zakia Kara Terki, il est essentiel de chanter le mefkoud mais tout aussi le répertoire connu de la musique andalouse. «Je veux tout enregistrer pour perpétuer l'histoire de cette musique. Je rassemble tout le patrimoine» dit-elle et d'ajouter: «L'andalou est beau. Il appartient à tout le monde et tout le monde peut le chanter, mais il lui faut une belle voix pour l'interpréter..» souligne cette grande chanteuse de Tlemcen, issue d'un milieu familial particulièrement acquis à la musique arabo-andalouse, un art qui l'a bercée depuis sa jeune enfance. Fréquentant tôt l'école de Tlemcen, la jeune musicienne qui évoluait au sein de l'orchestre du lycée Dr.Benzerdjeb sous la direction de Hadj Benkhalfat, n'a eu aucune difficulté à assimiler le style algérois au sein des grandes associations algéroises, où elle se distinguera par une voix sublime, une présence toute en beauté et sa maîtrise des instruments de musique. Elle semble, néanmoins, amoureuse de la kouitra et en fait son instrument de prédilection. C'est ainsi que nous la retrouvons successivement au niveau de l'ensemble El Djazaïria El Mossilia, puis en 1981, au sein d'El Fakhardjia et par la suite dans Essendoussia où Zakia jouera un rôle de premier plan, connaissant le succès et la notoriété. Fort de cette réussite, elle enchaînera tout en prenant le temps qu'il faut pour enregistrer, des CD. On la verra aussi sur plusieurs scènes en Algérie, en Europe, aux Etas-Unis d'Amérique et en Tunisie, et à la télévision en de nombreuses occasions. Abordant la question décisive, à savoir sa participation à l'événement «Alger capitale de la culture arabe» qu'abritera notre pays en 2007, Zakia Kara Terki, nous avouera avec amertume qu'elle n'a pas été sollicitée. «Je suis étonnée qu'on ne fasse pas appel à moi, idem pour le Festival international de musique andalouse qui va se tenir bientôt (à la salle Ibn Zeydoun NDLR). Dans ce pays, mises à part les associations qui font dans la musique andalouse, les professionnelles n'existent pas beaucoup. Qui ne me connaît pas? C'est honteux! Au contraire, moi je voudrais bien honorer mon pays, ici et à ailleurs, dans le monde entier» fait remarquer la chanteuse, au bout de sa déception. Heureusement que son public est là, incontestablement pour l'encourager et la soutenir. A ce titre, Zakia tient aussi à exprimer sa gratitude pour le directeur de la Radio nationale, Azzedine Mihoubi, MM.Meziani Abdelhakim et Gaour Zoubir pour leurs précieux conseils.