Le voyage pourrait avoir lieu en février de l'année 2007, à en croire l'archevêché lyonnais. Les catholiques français décident de reprendre les chemins d'Alger. L'archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin, a fait état, mardi, d'un projet de voyage au monastère de Tibhirine. Ce devrait être un hommage aux sept moines trappistes ayant été assassinés, il y a dix ans. Un malheur qui a suscité, il est utile de le souligner, une effervescence politique et religieuse de la part de l'Hexagone. Le jour exact de cette escale n'a pas été encore définitivement arrêté. Le voyage pourrait avoir lieu en février de l'année 2007, à en croire les prévisions de l'archevêché lyonnais. Le motif essentiel; les préparatifs pour un tel évènement ne sont pas encore parachevés, ce qui retarderait de quelques semaines le voyage. Il (le voyage) s'effectuerait à l'invitation du président du Conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes, Azzedine Gaci. C'est, en tout cas, ce qui a été avancé par le cardinal Philippe Barbarin. La décision de l'archevêché de Lyon intervient à quelques jours seulement de l'escale effectuée par le candidat à la présidentielle française. A-t-on reçu une garantie sécuritaire? Philippe Barbarin préfère ne pas prendre les raccourcis d'ordre sécuritaire pour fonder son argumentaire. Il a souligné que le pape Benoît XVI venait de montrer, lors de son voyage en Turquie, l'estime que voue l'Eglise catholique aux musulmans. Tant mieux si cela va servir à la refondation du dialogue entre les religions qui s'est éteint des années durant. Il ajoute que le président du Conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes, Azzedine Gaci, initiateur du projet, «est un homme que j'estime profondément». Interrogé par l'Agence de presse française, Azzedine Gaci a confirmé que ce voyage était en préparation. Il se déroulerait, suivant ses précisions, dans trois villes algériennes, Annaba, Constantine où se trouve l'Université islamique et Alger. La visite du ministre de l'Intérieur français, qui s'était rendu au monastère de Tibhirine, ne sera pas sans lendemain. Après un renoncement qui a perduré des années, les catholiques français ont décidé de reprendre le pèlerinage à Tibhirine dans la wilaya de Médéa. Sont-ils convaincus, aujourd'hui, que l'Algérie n'est plus celle des années 90? Seul Nicolas Sarkozy, qui s'est recueilli sur les tombes des moines assassinés, en compagnie de Yazid Nourredine Zerhouni, ministre de l'Intérieur et de l'archevêque d'Alger, Henri Teissier, est en mesure de rassurer les religieux français. Car, le discours officiel algérien ne semble pas être suffisamment convaincant aux yeux des français, touristes, religieux ou investisseurs. En mars dernier, en guise de rappel, l'ordre trappiste avait annoncé renoncer au pèlerinage à Tibhirine qu'il prévoyait en mai pour le dixième anniversaire de l'assassinat des moines. Pour quelle raison? Le regain de violence avait été alors mis en gras pour expliquer les motifs de l'abandon. A Paris, aucun des responsables de ceux qui s'étaient déplacés à Alger n'a osé contredire les impressions traditionnelles, véhiculées à propos d'une «Algérie-danger». C'est évident.