Le contexte d'une France multireligieuse ne pouvait pas échapper à la visite du pape Benoît XVI, depuis hier vendredi en France, à l'occasion du 150e anniversaire des présumées apparitions de la Vierge Marie à Lourdes. Paris : De notre bureau Le pape se devait d'ouvrir une porte vers l'Islam, deuxième religion du pays. Ce n'est pas anodin si, dans son message aux Français jeudi dernier avant son voyage, le pape a parlé de la « généreuse tradition d'accueil et de tolérance » de la France. Ainsi, hier après-midi, lors de son discours au monde de la culture au collège des Bernardins, Benoît XVI devait évoquer la question de la place des religions dans une société multiculturelle, devant des personnalités musulmanes, parmi lesquelles le nouveau président du CFCM, Mohammed Moussaoui, mais aussi son prédécesseur Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, et Azzedine Gaci, président du CRCM de Rhône-Alpes qui a beaucoup œuvré pour le dialogue islamo-chrétien, notamment en organisant en 2007 un voyage à Tibhirine avec le cardinal de Lyon Philippe Barbarin. En ce temps de Ramadhan, cette rencontre d'hier à Paris, même informelle, a valeur de symbole. A ce sujet, dans un entretien au journal La Croix, le cardinal Tarcisio Bertone, numéro 2 du Vatican, surnommé le « vice-pape », a estimé que parmi les premières préoccupations des catholiques français devraient figurer « la vie dans les banlieues, l'accueil et l'intégration des populations immigrées ». Parlant de nécessaire dialogue, il « n'a pas pour finalité d'effacer les différences entre les croyants. Il obéit à une autre motivation : celle de découvrir, aidés les uns par les autres, la vérité sur Dieu, sur l'homme et sur sa mystérieuse destinée ».