Les souscripteurs-propriétaires légitimes réclament justice. Les 216 bénéficiaires légitimes de la cité des 750 logements de la commune de Gué de Constantine, dans la banlieue est de la capitale, continuent à réclamer haut et fort justice. Et pour cause. La cité, dont la construction entamée depuis 17 ans et non achevée jusqu'alors, fait partie du programme national de construction de 35.000 logements de la formule APC/Cnep datant de 1989/1990. Elle ne constitue point une référence pour le programme présidentiel de construction d'un million de logements avant 2009. Un simple calcul des délais nous enverrait vers les calendes grecques et l'on n'oserait même pas (par pudeur) avancer une date de réalisation à ce rythme. Les logements en question, attribués et payés à hauteur de 20% par les légitimes bénéficiaires lésés, ont été squattés par des gens venus s'installer illégalement au vu et au su des élus locaux qui ne semblent guère réagir pour appliquer les lois de la République dont les instances exécutives ont été saisies maintes fois. Voulant s'adresser aux autorités concernées par le biais de la presse nationale, le secrétaire général par intérim de l'Association des bénéficiaires des 216 logements, Mohammed Salah Delaâ,, a rendu visite à L'Expression pour exposer, encore une fois, la situation ô combien dramatique, vécue depuis 2001 par les 216 attributaires des logements squattés. Encore une fois, en effet, car hormis notre journal qui en a parlé plusieurs fois, ce cas désespérant a déjà été soulevé à maintes reprises, ces dernières semaines, par la presse nationale sans que cela ne fasse bouger la justice dans le sens de l'Etat de droit. En plus du dédommagement dû aux bénéficiaires légitimes pour cause de retard de livraison des habitations, lesquelles devaient être achevées dans un délai de 36 mois, les attributaires citent la non-application d'une notification du procureur de la République de la daïra d'Hussein Dey qui stipule la «non réception d'une réquisition de la force publique» pour expulser les indus occupants des appartements cités. Cette notification explicite montre que les prérogatives de réquisition relèvent en premier lieu (et non en dernier ressort) de l'APC pour l'application de la décision de justice prononcée pour une expulsion avec pénalités et au nom de l'APC, instance qui n'a encore rien fait. L'on est en droit de se demander les raisons juridiques de cette lenteur d'exécution de décision de la justice républicaine. Le ministère de l'Intérieur, par le biais de la wilaya d'Alger ou le ministère de l'Habitat devraient, à notre avis, s'interposer pour appliquer la loi dans toute sa rigueur, telle que prononcée par le procureur d'Hussein Dey, tout en trouvant une solution idoine pour tout le monde car il faut le reconnaître, satisfaire les attributaires légitimes en expulsant 216 familles illégalement installées n'est pas une mince affaire et le drame continue... Un choix cornélien s'impose!