Par un hasard de calendrier, La Fnte et le Snpssp optent aujourd'hui pour le débrayage. Si la Fnte circonscrit son action à cette semaine seulement, le Snpssp compte rééditer la sienne au cours des deux semaines prochaines. Le débrayage de la Fnte, syndicat affilié à l'Ugta, vient après l'échec de ses négociations avec M.Aboubakr Benbouzid, ministre de l'Education. La Fnte a présenté une plate-forme de revendications en dix points ayant trait à la situation socioprofessionnelle notamment. Ce syndicat, qui jouit du monopole de gestion de la manne financière des oeuvres sociales de l'éducation en vertu de l'arrêté 158-94, est accusé par les autres syndicats du secteur non-intégration de «la question des oeuvres sociales» dans ses revendications. Ainsi, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) «refuse de participer à une grève électoraliste lancée par un appareil syndical qui a accompagné et encouragé le processus de licenciement et de paupérisation des travailleurs pendant dix ans». Le Satef appelle, par conséquent, les travailleurs de l'éducation à ne pas suivre ce mouvement de grève. Le Snpssp a décidé, pour sa part, après l'échec de la rencontre de mardi, plus de cinq heures, présidée par le secrétaire général du ministère de la Santé en présence de l'inspecteur régional du travail et de tous les directeurs centraux de la tutelle de recourir à «l'ultime moyen légal qu'est la grève», pour satisfaire ses revendications, indique le docteur Yousfi, président du syndicat. Les revendications du Snpssp ont trait à l'adoption de la révision du statut 91-106 du corps des praticiens spécialistes de la santé publique, dans son volet indemnitaire, à même d'améliorer l'évolution de carrière de ces derniers. Les deux autres volets inscrits dans la plate-forme de revendications, mais non débattus lors de la rencontre faute de temps, ont trait à l'application du statut des établissements de la santé publique et à l'évaluation et la redynamisation des comités médicaux nationaux. Néanmoins, le choix de la «grève pour la dignité», comme se plaisent à l'appeler les spécialistes en colère, était jusque tard dans la soirée d'hier, farouchement défendu. Et ce, «quel que soit le degré de suivi de cette grève. Du moment que pour le Snpssp, elle ne peut être qu'une victoire, au-delà des pourcentages et du taux de suivi...». Le Snapap ne fait également pas cas de cette levée de pied et reste focalisé sur la date du 3 mars qui verra la grève des daïras, des APC et des wilayas. L'Unpef, quant à elle, désapprouve les dates choisies par la Fnte. «Considérant les intérêts des travailleurs de l'éducation, le conseil national de l'Unpef soutient ces revendications qui sont les siennes sans s'en tenir pour autant au mot d'ordre de grève, car il coïncide avec une date chère à tout le peuple algérien et qui est la journée du Chahid, avec toutes les valeurs nationales et historiques qu'elle implique», annonce son conseil national où l'on compte un grand nombre d'enfants de chouhada. En effet, «l'ensemble des établissements scolaires seront ouverts normalement au même titre que les autres jours afin de permettre aux enseignants d'assumer normalement leur noble mission», précise-t-on, invoquant en cela la loi qui régit les conflits collectifs.