C'est la première fois qu'une société américaine est visée par des attentats terroristes. Deux autobus transportant des employés de la société américaine, Brown, Root and Condor (BRC), une co-entreprise de Kellog, filiale d'Halliburton, ont été la cible d'un attentat dimanche soir à Bouchaoui, à l'ouest d'Alger. L'attentat aurait fait deux morts et une vingtaine de blessés. C'est la première fois qu'une société américaine est visée par des attentats terroristes en Algérie. Au plus fort de la violence terroriste, dans les années 1990, aucun ressortissant américain n'avait été la cible d'acte terroriste. A l'inverse, des Français, Croates, Italiens, Vietnamiens avaient été victimes du Groupe armé islamique (GIA). Les faits se sont produits dimanche quand un bus reconduisant les travailleurs de BRC à l'hôtel Sheraton, a été la cible d'une attaque d'un groupe terroriste. Après avoir fait sauter un engin explosif pour provoquer une diversion et bloquer la circulation, les terroristes sont descendus d'un véhicule qui venait, selon des témoins oculaires, de la forêt de Bouchaoui et ont tiré sur le bus. Cet attentat aurait pu faire plus de dégâts, n'était la vigilance des services de sécurité qui auraient déjoué les pièges laissés par les terroristes en désamorçant deux autres engins explosifs. Cet attentat est le premier de cette envergure après l'explosion, le 29 octobre 2006, de deux voitures piégées devant les deux commissariats de police de Dergana et de Réghaïa ayant fait trois morts et 24 blessés. L'attentat de dimanche soir a eu lieu dans une région, pourtant, très sécurisée pour y abriter notamment le Palais des nations. La région abrite également des dizaines de résidences touristiques d'Etat, dont la plupart sont occupées par des hauts responsables de l'Etat. Cet attentat intervient, en outre, au lendemain du discours du président de la République, Abdelaziz Bouteflika où il avait renouvelé son appel aux membres des groupes armés en activité à regagner la République. Par ailleurs, l'attentat intervient au moment même où le ministre français de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, Thierry Breton, devait emprunter cet itinéraire pour se rendre à l'hôtel Sheraton. Autre facteur à prendre en considération, l'attentat a eu lieu la veille de l'arrivée de la star mondiale du football, Zineddine Zidane à Alger. Est-ce à dire que c'est une façon pour les irréductibles de rejeter l'invitation lancée par le chef de l'Etat et l'offre de paix comprise dans les dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale? Tout porte à le croire. D'autant que certains indices imputent cet attentat au Groupe salafiste pour la prédilection et le combat (Gspc) qui a fait allégeance à Al Qaîda et menacé de s'attaquer à des intérêts étrangers en Algérie. En effet, Al Qaîda semble mettre à exécution ses menaces d'attaquer les cibles occidentales, particulièrement américaines, partout dans le monde. Cet attentat, osé à plus d'un titre du fait qu'il a été exécuté à quelques encablures seulement de la résidence d'Etat de Club des Pins, n'est pas sans avoir un impact négatif sur l'image de l'Algérie. Aussi, il est temps de tirer la sonnette d'alarme.