Importé des Etats- Unis d'Amérique où il est appliqué depuis plus de soixante ans, le système LMD (licence- master- doctorat), imposé par les responsables de l'enseignement supérieur, n'est pas reçu à bras ouverts par les étudiants qui réclament à cor et à cri son annulation pour éviter toute éventuelle dérive à l'avenir. A cet effet, le bureau exécutif de l'Ugel (Union générale des étudiants libres) n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer ce système, jugé par la masse estudiantine, d'«insensé». L'université algérienne est inondée par des problèmes et celui ayant trait à l'audit système est le dernier en date. Plus explicite, l'Ugel dénonce les dépassements survenus quant à l'application du système LMD. Lequel système est «imposé» aux étudiants au détriment du système classique. Devant la mauvaise préparation pédagogique des étudiants, le système est voué à l'échec. Le bureau exécutif de l'Ugel n'a pas manqué d'énumérer d'autres problèmes rencontrés dans l'application du système LMD. Entre autres, la mauvaise organisation de la carte du transport universitaire, la non-résolution du problème des non-résidents, la surcharge enregistrée au niveau des chambres des résidences, le manque d'espace de loisirs et l'insécurité qui hante quotidiennement les jeunes étudiants, victimes d'agressions physiques. Il convient de rappeler que cette situation, qui dégénère, a fait le tour des universités. A titre d'exemple, les étudiants de l'université de Annaba ont boycotté leurs cours durant les deux jours précédents en raison du désengagement de l'administration vis-à-vis de la première promotion qui est sur le point de soutenir sa thèse. A Alger, 3000 étudiants se sont rassemblés devant la faculté de droit de Ben Aknoun pour revendiquer la résolution de l'ensemble des problèmes auxquels ils font face quotidiennement, notamment la mauvaise programmation des examens. L'université de Guelma, quant à elle, a vu l'ensemble des étudiants affiliés à l'Ugel demander l'installation d'une commission d'enquête. La situation, rappelons- le, n'est pas paisible dans les autres coins du pays. A l'ouest, et exactement à l'université d'Oran, les étudiants sont fous furieux contre les responsables, incapables jusque- là, à maîtriser la situation. La semaine dernière, l'Usthb a connu le même sort: une grève des étudiants de deuxième année biologie auxquels les responsables veulent imposer, vaille que vaille, ce système. Les autorités ont joué avec le feu, les étudiants en paient les conséquences.