Il est nécessaire, juge-t-on du côté des services de la gendarmerie, de répertorier les armes en possession de ces entreprises via le concours du système Ibis. Les quelque 7000 unités d'armes totalisant le nombre de PA et de fusils qui sont en possession des sociétés de gardiennage seront bientôt réclamées par les services de la gendarmerie pour le besoin d'une expertise balistique. «Dans moins d'un mois, toutes les brigades de la gendarmerie se répartissant à travers le pays seront rendues destinataires d'une instruction sur la nécessité de solliciter toutes les armes détenues auprès des entreprises de gardiennage et ce, dans l'objectif de les inventorier et les numériser via le concours du système Ibis», a indiqué, hier, le colonel Benbouzid Abdelmadjid, chef de la division exploitation et recherche au niveau de l'état-major de la Gendarmerie nationale, sis à Alger. Le système Ibis (Integrated balistic identifcation system), cet équipement sophistiqué d'origine a été acquis du Canada par la Gendarmerie nationale vers la fin de l'année 2003 pour qu'il soit mis en exploitation à partir d'avril 2004. D'une capacité de numérisation de plus de 700.000 unités d'armes, Ibis est un système mathématique d'expertise balistique permettant l'extraction d'une signature de spécimens codifiés à l'aide d'un ensemble de méthodes de corrélation sophistiquées qui interrogent une base de données pour l'obtention des liens de douilles et de balles mémorisées. Cette base de données représentera, une fois que l'opération de recensement terminée, «un afflux d'informations des projectiles numérisés et sauvegardées sur le système», à encore expliqué le colonel Benbouzid. «Lesquelles informations qui sont d'un apport considérable dans le développement de l'enquête criminelle en Algérie» a-t-il précisé. Et pour preuve, notre interlocuteur met en avant le fait que pas moins de 120 affaires criminelles, notamment des meurtres qui sont désormais sur le point d'être solutionnées grâce à l'utilisation du système Ibis. En outre, soulignons que préalablement à ce que l'exploitation de ce système ne soit étendue aux entreprises de gardiennage, les services de la Gendarmerie nationale ont jugé qu'il est d'abord prioritaire de procéder à l'identification et/où la numérisation de armes attribuées aux groupes de légitime défense (GLD) et aux patriotes. Le colonel Benbouzid indique, à ce sujet, que cette opération devrait aboutir à son terme sous peu. «Quelque 175.000 unités d'armes octroyées aux GLD et aux patriotes ont été déjà répertoriées et numérisées dans le sillage de cette opération, il nous reste que les armes en circulation dans la wilaya de Constantine» a-t-il souligné. En sus, et au moment où les sociétés de gardiennage seront sollicitées par la Gendarmerie nationale pour l'identification des armes à feu mises à leur disposition, une autre opération similaire sera entamée simultanément à l'égard des particuliers qui sont, également, armés. Il apparaît donc assez clair qu'à travers l'acquisition du système Ibis, également mis en place au niveau de la Dgsn, les services de sécurité (Police et Gendarmerie confondues) veulent aboutir à un contrôle sans faille du mouvement de circulation des armes à feu en Algérie. A une question sur la qualité de la coopération établie entre ces deux corps de sécurité en matière d'identification des armes à feu, le colonel Benbouzid à eu à répondre que «les liens de coopération dans ce domaine sont excellents» a-t-il conclu.