Bien que se plaçant comme leader au Maghreb dans le domaine des échanges économiques avec la République d'Ukraine, l'Algérie importe à peine 543 millions de dollars/an contre un maigre niveau d'exportations n'atteignant que 281 millions de dollars/an. Ces chiffres se situent bien en deçà des possibilités et potentialités des deux pays, a affirmé, hier, Mustapha Korichi, président de la coopération de la Caci (Chambre algérienne de commerce et d'industrie) lors d'un forum d'hommes d'affaires ukrainiens avec leurs homologues algériens en quête de nouveaux marchés. Ce montant d'échanges se place, bien sûr, hors hydrocarbures puisque ce pays dispose de cette précieuse énergie mais comporte un fort pourcentage dans le domaine de l'armement. Toutefois, selon le vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Ukraine, Bilyi Valeriy, ces chiffres énoncés par lui même, ne reflètent guère l'excellence qui caractérise les relations politiques entre les deux pays. Présent aux côtés d'une trentaine d'opérateurs économiques de son pays, en visite de deux jours à Alger, l'ambassadeur d'Ukraine en Algérie, Serhiy Borovyk, a souligné «l'importance des relations bilatérales qui se concrétisent, pour ne citer que ce volet, par la présence d'étudiants algériens à l'université de Kiev». «Les réformes algériennes, a-t-il dit, sont une occasion pour nous de consolider les relations économiques bilatérales, notamment dans le secteur de la métallurgie où l'expérience de l'Ukraine n'est plus à démontrer». Le président de la CCI ukrainien a, pour sa part, insisté pour «travailler ensemble» tout en précisant que l'organe qu'il préside est «public et autogéré». Il rappellera, entre autres, que son pays occupe «la 5e place dans le monde dans les produits de l'industrie aérospatiale, dans les avions cargos et l'industrie chimique.» Il a, en outre, souligné la disponibilité de son pays à coopérer dans le domaine nucléaire. «Confronté au même défi que l'Algérie, a-t-il dit, notre pays cherche à multiplier les échanges hors hydrocarbures et par là inviter les hommes d'affaires ukrainiens à considérer les Algériens comme des partenaires cherchant des intérêts réciproques et non comme de simples acheteurs.» Il a, par ailleurs, privilégié le «dialogue entre les opérateurs des deux pays tout en recommandant aux Algériens de se rendre dans son pays pour prendre part aux foires internationales qui s'y déroulent.» A la veille de l'adhésion de l'Ukraine et de l'Algérie à l'OMC, les deux pays se doivent de développer leurs échanges et les hommes d'affaires ukrainiens, présents hier à Alger, «ont amené, dans leurs valises, de nombreuses propositions concrètes, commerciales et économiques qu'il faut exploiter.»