Catégorique au sujet d'une présidentielle anticipée, il n'a pas eu la même certitude pour le remaniement ministériel. En ce solstice d'hiver, jeudi 21 décembre 2006, le chef du gouvernement et secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkahdem, a affirmé que l'idée d'une élection présidentielle anticipée n'est pas à l'ordre du jour. «Cette éventualité est totalement exclue», a martelé M.Belkhadem lors d'une rencontre informelle avec la presse, en marge d'une rencontre de formation des cadres féminins des mouhafadhas de la wilaya d'Alger, organisée au siège du parti à Hydra (Alger). «Dans son dernier discours, le président a dit qu'une élection présidentielle anticipée -était possible-, ce qui est différent d'un appel à une élection présidentielle anticipée», a rectifié le chef du gouvernement. Par cette mise au point, Abdelaziz Belkhadem conforte les propos tenus par Hachemi Djiar, ministre de la Communication qui affirmait que «le président de la République n'a pas l'intention d'organiser des élections anticipées» et encore moins «de démissionner de son poste». Dans son discours, qu'il a prononcé le 9 décembre dernier, lors de la rencontre gouvernement-walis, M.Bouteflika s'est dit rassuré maintenant que les réformes avancent et que le calme est revenu. «Je peux rentrer chez moi la conscience tranquille» a déclaré le président dans une digression pour appuyer sa conviction que l'Algérie va bien. Cette déclaration a été interprétée comme un appel indirect à une présidentielle anticipée. «Les milieux qui ont interprété les propos du chef de l'Etat se sont totalement trompés. Je ne discute pas leurs propos mais je dis que leur interprétation est totalement fausse», a souligné le chef du gouvernement. Cette précision faite, met ainsi fin à toutes les spéculations nées d'une mauvaise interprétation des déclarations du chef de l'Etat. Si Abdelaziz Belkhadem a été catégorique au sujet d'une présidentielle anticipée, il n'a pas eu la même certitude quant au remaniement gouvernemental. A question classique, réponse classique: «C'est une prérogative du président de la République» s'est contenté de répondre M.Belkhadem sur l'éventualité d'un changement ministériel dans les semaines à venir. En revanche, le chef du gouvernement s'est défendu contre l'idée soutenant qu'il dirige une équipe usée et qui n'arrive plus à produire de nouvelles idées. «Je voudrai bien connaître cette institution qui qualifie ainsi l'équipe gouvernementale?» a interrogé, circonspect, le patron de l'Exécutif. En fait, l'idée vient même du FLN, des membres de l'instance exécutive. Deux départements ministériels, avec leurs ministres, leurs budgets, leurs directeurs, sous-directeurs..., n'arrivent pas à gérer le prix de la pomme de terre. Y-a-t-il un argument plus fort? Faut-il attendre le constat d'une quelconque institution pour s'en convaincre? L'actuel gouvernement est l'une des équipes les plus gâtées dans l'histoire de la République algérienne. Aucune opposition politique, une forte assistance médiatique, des milliards de dollars qui pleuvent plus fort que la pluie, une Alliance présidentielle qui l'appuie contre vents et marées mais la frustration populaire demeure. Simple exemple à méditer: un millier de chercheurs ont quitté le pays entre 2005 et 2006. Cela étant, M.Belkhadem a abordé d'autres questions lors de cette rencontre. Au sujet de son parti, il a révélé «qu'une cellule a été installée pour engager une réflexion sur plusieurs lois promulguées il y a quelques mois». Cette structure a élaboré une plate-forme sur la loi de la commune et de la wilaya et la loi électorale. La commission se réunira après les sénatoriales pour dresser son bilan. «Les résultats seront exploités soit par les députés du FLN pour formuler une proposition de loi, soit par le ministère de l'Intérieur qui pourra s'en inspirer dans l'élaboration du projet de loi» a indiqué le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN.