La relance du dossier de la Constitution et le remaniement ministériel sont aussi attendus. Surpris par le timing de la rencontre des cadres qui se déroulera, demain, au Palais des nations, les observateurs n'écartent pas l'annonce de décisions d'envergure à cette occasion. L'une des hypothèses retenues est que le chef de l'Etat relance le dossier de la révision constitutionnelle. Mis sous le coude en raison «d'autres priorités de la République» depuis des mois, le dossier pourrait ainsi ressurgir. La fièvre suscitée par l'idée de l'amendement de la première loi du pays a défrayé la chronique depuis son annonce par le FLN, il y a deux années, avant de s'estomper, il y a un mois. En novembre dernier, le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, a décrété l'impossibilité d'organiser un référendum sur la Constitution avant la fin de l'année comme l'a souhaité le président de la République. Mais la célérité de cette rencontre avec les cadres qui, habituellement, se tenait au mois d'avril, laisse supposer que d'autres annonces seraient faites par M.Bouteflika. Aussi, la signature de la loi de finances de l'année 2007, n'est pas la seule motivation d'une pareille rencontre qui intervient surtout à la veille de grands rendez-vous électoraux, notamment, les sénatoriales et les législatives de 2007. Evidemment, les grands chantiers seront abordés, mais c'est surtout le volet politique et social qui prendra la part du lion durant cette rencontre d'envergure qui annonce des bouleversements inattendus, selon les observateurs politiques. Il y a comme une urgence, un temps à rattraper...En cette fin d'année 2006, l'activité du chef de l'Etat s'est accélérée d'une façon remarquable. Il n'y a qu'à voir la densité de l'activité de M.Bouteflika au plan interne. En octobre, il a passé au crible les activités des ministres lors des auditions qu'il leur a accordées. A la mi-novembre, il a prononcé deux toasts successifs. Le premier à l'occasion du déjeuner offert en l'honneur de la gouverneure générale du Canada et le second, à l'occasion du déjeuner de la Conférence internationale sur la lutte contre la désertification. Une dense activité qui culmine avec cette deuxième rencontre des cadres, en l'espace de deux semaines. Des membres du gouvernement vont manquer à ce rendez-vous. Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, Boudjerra Soltani, ministre d'Etat sans portefeuille, Smaïl Mimoun, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Mourad Medelci, ministre des Finances, El-Hadi Khaldi, ministre de la Formation professionnelle, et Bouabdallah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses, sont parmi les huit membres du gouvernement qui se sont rendus, hier, aux Lieux Saints pour y accomplir le pèlerinage. Cependant, leur absence amène à poser la question: un changement au sein de l'Exécutif puisque le remaniement ministériel n'a pas été explicitement écarté par le chef du gouvernement, lors de sa dernière déclaration à la presse. N'est-ce pas une façon de signifier une fin de mission à ces ministres hadji? La question mérite d'être posée dans la mesure où une instruction a été donnée par les services de la Présidence à tous les ministres en déplacement, leur demandant de regagner Alger pour assister à cette réunion. L'absence des huit ministres se répercutera certainement sur l'activité gouvernementale. Cette dernière marquera assurément un temps d'arrêt: c'est le conseil du gouvernement qui n'aura pas lieu mercredi prochain et c'est le conseil des ministres qui sera reporté après les fêtes de l'Aïd El Adha et du Nouvel an. Sur le plan purement protocolaire, l'équipe gouvernementale verra la signature de la loi de finances sans le ministre du secteur, Mourad Medelci, et «la photo de famille» traditionnelle sera, cette année, tronquée de huit membres.