L'institution d'une loi interdisant l'importation de boissons alcoolisées, pourrait nuire au processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Pas tout à fait claire a été, le moins qu'on puisse dire, la réaction du ministre du Commerce, M.El Hachemi Djaâboub. Au moment où ce dernier a été interpellé en direct sur la plateau de la Télévision algérienne sur la proposition de loi portant sur l'interdiction d'importation des boissons alcoolisées soutenue bec et ongles par sa propre formation politique, à savoir le MSP. M.Djaâboub, visiblement gêné par cette question à laquelle il ne s'attendait assurément pas, s'est contenté tout juste de répondre: «Je suis membre du gouvernement et les partis politiques sont libres quant à eux de faire des propositions de lois dans le cadre des lois de la République». Le ministre du Commerce a aussi rappelé qu'à l'époque où son prédécesseur, M.Nourreddine Boukrouh tenait les rennes du département dont il a la charge, la même proposition a été formulée par le parti d'El Islah. Et le gouvernement algérien, rappelle-t-on, a signifié une fin de non-recevoir à ce projet de loi. El-Hachemi Djaâboub a, ainsi, souligné, en filigrane, que la proposition du MSP a peu de chance d'aboutir. Néanmoins, et du fait que le ministre du Commerce est lui même un des cadres du MSP, M.Djaâboub a préféré tout simplement éluder la question, même s'il n'est pas sans savoir que l'institution d'une loi interdisant l'importation des boissons alcoolisées, pourrait nuire considérablement au processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Et à propos de cette adhésion, il a souligné qu'il reste 13 points à négocier, principalement avec les Etats-Unis et l'UE, les partenaires «les plus coriaces» qui s'intéressent de près au marché algérien. Il ajoutera aussi, dans la foulée, que les négociations avec l'UE butent actuellement sur l'ouverture des services, sans aucune autre précision. D'autre part, et au sujet de la commercialisation des déchets ferreux et non ferreux, l'hôte de l'Entv a noté que «l'Etat s'est résolu à contrôler rigoureusement cette filière, en raison des effets néfastes que ces exportations ont eu sur l'économie nationale». Et d'ajouter: «L'interdiction d'exporter les déchets ferreux est une bonne décision gouvernementale à laquelle le ministère du Commerce adhère totalement». Evoquant les dégâts occasionnés à l'économie par les exportateurs de déchets ferreux, M.Djaâboub a souligné qu'il s'agit de véritables vols et recels de fer et de cuivre, auxquels s'adonnaient de «pseudo-exportateurs». Selon lui, une soixantaine d'exportateurs sont déjà sur la sellette. A titre illustratif, la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf) a été «délestée, au cours de 2006, de 150km de voie ferrée, la Sonelgaz a déploré le vol de 250km de câble de cuivre», a encore précisé M.Djaâboub, indiquant que d'autres secteurs comme les travaux publics ou même des quartiers, sont également victimes de ces vols. L'intervenant a préconisé, en outre, la création d'usines afin de traiter les déchets ferreux et non ferreux, et ce dans le sillage de la promotion des hors hydrocarbures. Le ministre du Commerce s'est félicité, en outre, de la décision de l'Algérie interdisant l'importation des véhicules d'occasion en mettant en avant, le fait que de nombreuses plaintes d'escroquerie adressées au ministère par les citoyens font état de la commercialisation de «faux véhicules» asiatiques. Enfin et à une question sur la hausse des prix enregistrée, récemment, sur la pomme de terre, et imputée au ministère du Commerce, M.Djaâboub a évoqué le possibilité de créer des offices étatiques pour réguler les prix comme cela se fait actuellement avec l'Oaic, qui garantit le prix régulier de la farine. «Ce serait un outil de régulation aux mains de l'Etat qui aurait ainsi la possibilité de maintenir un équilibre du marché en faisant actionner le levier offre-demande» a-t-il conclu.