Le Groupe salafiste précise dans le communiqué que Abdelhamid Saâdaoui est toujours chef de la zone 2 englobant l'ouest de la Kabylie et Boumerdès. Dans un communiqué diffusé sur son site Web et repris dimanche par Echark Al Awsat, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat dément détenir une quelconque fortune ou butin de guerre, et qualifie les informations publiées par certains journaux de «grossiers mensonges que les réalités contredisent». Le Gspc affirme que le butin de guerre dont parlent certains ne peut être que des sommes insignifiantes «même pas capables de payer le dixième des dépenses de l'organisation en armes légères et provient de braquages et de vols commis sur des entreprises étatiques ou sur des personnes». Le communiqué précise que «en matière de butin, le Gspc possède à peine de quoi approvisionner ses troupes de combat et les équiper». Parlant de «ghanaïme» le Gspc affirme que ce sont là des sommes dérisoires situées loin, très loin, en deçà de ce que rapporte la presse. Concernant les informations qui disaient que l'argent provenait aussi de l'extérieur, le Gspc soutient que pas un sou n'est parvenu de l'étranger aux caisses de l'organisation, malgré la collusion avérée maintenant avec Al Qaîda. Sur un autre plan, et concernant l'éviction de Abdelhamid Saâdaoui, chef de la zone Tizi Ouzou-Boumerdès, et que la presse avait dit être en disgrâce avec la direction et que le chef national Abdelmalek Droukdel avait évincé de son poste, le communiqué précise: «Yahia Abou al-Haïtam (c'est le nom sous lequel active Saâdaoui, ndlr) est innocent des accusations portées contre lui. Il est toujours l'un des chefs et l'une des figures les plus respectées du Groupe salafiste». Ce qui revient à dire qu'il garde intact son poste de chef de la zone 2 englobant Boumerdès et l'ouest de Tizi Ouzou et sous le commandement duquel activent trois des plus importants katibates de l'organisation. Très attentif à ce qui se dit dans les milieux de la presse «spécialisée», le Gspc ne laisse pas passer une accusation sans apporter sa version des faits. Et là, il semble que les informations rapportées par certains journaux faisant état de «corruption» au sein de l'organisation, ont fait bouger la direction et motivé la rédaction du communiqué. En fait, ce sont certains membres de la direction, et non pas la presse, qui ont été à la source de ces informations. «Abou Omar Abdelbarr», président de la commission de l'information, qui a déposé les armes il y a plusieurs mois, à la faveur des mesures d'extinction des poursuites énoncées dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, avait affirmé le premier que le départ précipité de «Abou Hamza Hassan Hattab» était dû en partie à sa mauvaise gestion de l'argent du Gspc. Il est de notoriété publique que le Gspc avait élaboré une stratégie d'autofinancement basée sur le prélèvement d'impôts sur les plantations et les récoltes auprès des agriculteurs de régions riches comme Dellys, Sahel Bouberak, Lagatta, Zemmouri, et tout le littoral allant de Boumerdès à Azzefoun. La présence de riches commerçants dans ces régions de la Grande Kabylie a été une seconde autre grande source d'approvisionnement. Viennent par la suite, en ordre, le petit racket, le braquage de transport de fonds et le vol dans les banques, les bureaux de poste, les impôts et les contributions communales diverses. La vidéothèque du groupe salafiste montre clairement des actions perpétrées en Kabylie contre des transports de fonds et le braquage de banques, procédés qui avaient fait florès en Kabylie en 2004 et 2005. L'un des plus grands braquages perpétrés avait ciblé un transport de fonds à la sortie de Tizi Ouzou et 150.000 euros avaient été récupérés par le groupe, auteur de l'embuscade mortelle à l'explosif contre les deux voitures de la banque.