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Du respect aux femmes, SVP!
KHTI, UN COURT METRAGE DE YANIS KOUSSIM
Publié dans L'Expression le 26 - 12 - 2006

Une déclaration d'amour aux femmes et à leur dignité. Un film qui fera, à coup sûr, sensation.
Khti. Un petit mot qui sonne étrangement populaire. Une interjection. Un nom à valeur d'interpellation. Et c'est bien là, l'objectif de notre jeune réalisateur, Yanis Koussim, qui a choisi, d'emblée, ce mot comme titre à son nouveau court métrage de fiction, lequel est produit par Karim Moussaoui, aussi un jeune réalisateur prometteur.
Khti figure au planning des films ayant été sélectionnés dans le cadre du programme cinématographique d'«Alger capitale de la culture arabe», devant être célébré à partir du 13 janvier prochain.
«Lamia et Salima, deux jeunes femmes de 28 ans, auraient pu ne jamais se rencontrer tellement leurs vies sont différentes, et pourtant...lorsque Lamia, résidente en psychiatrie, se voit confier le suivi de Salima, que les services de police viennent de ramener à l'hôpital psychiatrique, elle ne sait pas encore que la bulle dans laquelle elle vit va définitivement se volatiliser. En l'espace d'un jour et d'une nuit, deux mondes vont se confronter, deux modes de vie vont se féconder et cristalliser une partie du paradoxe algérien. Les deux jeunes femmes vont s'allier pour rendre hommage à la liberté et à la joie de vivre.» Tel est le synopsis de ce court métrage dont le tournage débutera le 14 janvier prochain. Mais d'où est venue l'idée de ce film? Dans le blog à l'adresse suivante: http://khti-le-court.blogs.allocine.fr, Yanis Koussim qui présente son court métrage, ne laisse rien au hasard. Vous y découvrirez des CV, du réalisateur, du producteur et des comédiens, ainsi que les photos de ces derniers. Plus tard, il y aura aussi des interviews, des extraits du scénario, des photos de tournage. A toute question, une réponse sur ce blog bien construit et original: «Tout a commencé lors d'une discussion destinée à faire venir le sommeil...Je passais la nuit chez une amie de longue date, étudiante en psychiatrie, et nous parlions; moi, des quelques Palmes d'or et des Oscars que je compte avoir tout au long de ma future carrière, et elle, des anecdotes qui lui sont arrivées à l'asile où elle effectue son résidanat. C'est là qu'elle me parla de cette jeune femme qu'on venait d'interner et que la police avait arrêtée, en pleine nuit, au volant d'une voiture volée. La jeune femme avait crié: Si j'avais été un garçon, on m'aurait jeté en prison, c'est parce que je suis une fille qu'on m'emmène chez les fous!. Cette phrase, pleine de bons sens, scandée pourtant par une ´folle, m'a complètement époustouflé!» Et d'ajouter: «Ceci étant pour la réalité; quant à la fiction, ayant quatre soeurs, que j'aime plus que tout au monde, une mère, une grand-mère, des cousines, des copines...j'ai toujours voulu faire un film pour défendre celles qui sont l'autre partie de nous-mêmes, les hommes. Mon amie psychiatre venait de m'offrir le début d'une histoire en or sur un plateau d'argent! Mon imagination s'est immédiatement mise en branle, et c'est en une nuit que le scénario de Khti a vu le jour.» Abordant le sujet de la distribution des rôles, le réalisateur ne tarit pas d'éloges sur ces comédiens-coup de coeur. A commencer par Samia Meziane qui tiendra le rôle de Lamia dans Khti. «Elle est l'une des comédiennes des plus talentueuses et des plus prometteuses de sa génération, même si le monde ne le sait pas encore...» C'est ainsi que la décrit Yanis Koussim, le réalisateur, mais aussi le scénariste de Khti. C'est sur le tournage de Si Muhand U M'hand que se sont rencontrés, le jeune réalisateur et celle qui deviendra son amie et sa comédienne fétiche. Pour info, Samia Meziane a tenu aussi le rôle principal du précédent court métrage de Yanis Koussim L'Antenne, produit par Saphina.
Autre personnage féminin dans Khti, Rym Takoucht. «La première fois que j'ai vu Rym Takoucht, c'était dans Le Thé d'Ania de Saïd Ould-Khelifa. De tous les comédiens de ce film, c'est elle qui m'avait laissé la plus forte impression: son jeu, à la limite de la perversion sadique, m'avait vraiment interpellé. Elle rendait son personnage, une secrétaire, inquiétant; mais je n'avais pas retenu son nom...Quelque temps plus tard, alors que j'écrivais les scenarii de Nass mlah city 3, le nom de Rym Takoucht revenait souvent pour l'interprétation de plusieurs rôles...C'est cette capacité à être en même temps grave et légère, comique et tragique, qui m'a fait choisir Rym pour interpréter le rôle de la folle dans Khti», confie le réalisateur au summum de son enthousiasme rêveur.
Un garçon cette fois, et pas des moindres, un autre ami comédien dont il ne tarit pas d'éloges, avec un regard objectif tout de même, est Khaled Benaïssa. «Partir dans tous les sens...Si cette expression devait s'appliquer à quelqu'un, ce serait à Khaled Benaïssa! Alliant une classe naturelle à une gouaille algéroise des plus populaires, il fait partie de cette race d'acteurs qui sont dans la vie»...
La folie est une notion qui fait peur, car, même sains d'esprit, nous avons tous des poussières de démence quelque part en nous; des particules prêtes à s'immiscer dans les rouages de la normalité et à détraquer cette machine fabuleuse qu'est notre esprit...
De l'autre côté, sur les rivages schizophrènes de notre inconscient, est étendue, endormie, la bête qui, un jour, décidera peut-être de bondir pour tout détruire...Seulement, qui sont les fous? Nous ou les autres? Les autres, bien sûr, car minoritaires!
La normalité n'est que la vision majoritaire du monde et des choses de la vie. Nous sommes sains d'esprit car nombreux à l'être de la même manière, et nous nous empressons d'enfermer ceux qui ont une autre vision que la nôtre, craignant que la folie ne soit contagieuse...Mais elle l'est peut-être un peu...Heureusement! Non, ceci n'est pas une divagation fortuite sortie d'un film à caractère surnaturel ou mystique mais les propos, ô! combien lucides du réalisateur, qui offre un regard poétique sur la vie non sans être dénué de sens et de rigueur. Gageons que son film Khti fera un malheur.


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