Deux jours après l'expiration du délai, la décision de Naftal n'a pas été appliquée. Les représentants de la Fédération nationale des gérants de stations-service vont se réunir, dans les prochains jours, avec les responsables du ministère de l'Energie et des Mines. C'est ce que nous a affirmé, hier, le président de la fédération, M.Mostapha Boudjemlal. L'ordre du jour aura trait à la reprise des discussions relatives au conflit opposant les exploitants libres à l'entreprise Naftal sur le contrat de gérance. Deux jours après l'expiration du délai, la décision de Naftal d'arrêter d'approvisionner les stations-service privées au cas où les exploitants refusent de signer le contrat de gérance, n'a pas été exécutée, selon M.Boudjemlal. La fédération a menacé, faut-il le rappeler, de recourir à la grève à partir du 18 janvier, si les autorités concernées ne prennent pas en considération leurs doléances. Outre la concession des stations-service, principale revendication, la fédération exige l'arrêt total des «mesures de rétorsion et des pressions de l'entreprise Naftal sur les exploitants libres en vue de leur arracher la signature de son contrat». La fédération a réitéré, mercredi dernier, sa demande à l'entreprise Naftal concernant la «concession», et ce en réaction à une correspondance de Naftal adressée le jour même aux gérants de stations-service. L'entreprise a catégoriquement démenti qu'«une opération de récupération de stations-service exploitées en gérance libre ait été engagée par ses services» et a assuré qu'une telle option «n'a jamais été envisagée». Elle a, également, relevé que les nouvelles dispositions sont avantageuses et souples en faveur des gérants li-bres. En revanche, les gérants remettent en cause plusieurs articles du nouveau contrat proposé par Naftal, notamment l'article 4 portant sur la durée du contrat, l'article 5 sur le fonds de commerce ainsi que le 28 relatif au décès du gérant. Le bureau national a tenu une réunion extraordinaire dès réception de la correspondance de Naftal, et a décidé de répondre par un communiqué rendu public hier. Dans ce dernier, la fédération estime qu'une solution basée sur un contrat n'est guère viable pour mettre fin aux rapports conflictuels entre les deux parties. Les représentants considèrent, également, que l'idée du dénouement de la crise puisse émaner du ministère de tutelle est «irréaliste». Ils justifient cette déclaration par le fait que «l'objectivité est toujours altérée lorsqu'on est simultanément juge et partie». La fédération note, en outre, que leur demande de concession n'est pas exorbitante au regard des larges motivations qui la sous-tendent et des strictes conditions qui l'encadrent. «Pourquoi le bénéfice de la concession par la loi sur les hydrocarbures aux compagnies pétrolières étrangères, serait-il refusé à des citoyens 100% algériens sur les modestes stations-service dont ils assurent familialement l'exploitation depuis près d'un demi-siècle?», s'interroge la fédération.