Les hadji atteints de maladies chroniques sont les premiers à avoir souffert. Après avoir accompli le rite de la lapidation des trois stèles symbolisant Satan, les deux millions de hadji ont quitté, hier, Mina pour La Mecque. L'épreuve n'a pas été une sinécure, notamment pour les 25.000 pèlerins algériens parmi lesquels on dénombre neuf décès. Selon le chargé de la communication au ministère des Affaires religieuses et des Waqfs, M.Abdellah Tamine, ces décès sont dus principalement à l'état fébrile des pèlerins. La grippe, qui est apparue ces derniers jours sur les Lieux Saints, a plus que jamais empiré la situation. Il faut rappeler, dans ce sens, que l'an dernier, plus d'un fidèle sur trois a souffert de problèmes respiratoires durant son séjour à la Mecque. Les hadji souffrant de maladies chroniques, tels le diabète, les maladies cardiovasculaires, l'asthme, sont les premiers à avoir enduré le calvaire. Certains ont même fini par passer de vie à trépas. Déjà aux premiers jours du pèlerinage, le service de santé, que coordonne le docteur Guennar, a signalé l'hospitalisation de 16 cas souffrant de maladies chroniques et 6 hémodialyses. Les jours qui suivront n'ont été que durs pour ces pèlerins. Ainsi, selon les responsables du centre de La Mecque de la mission algérienne de pèlerinage, plusieurs cas d'égarement de pèlerins ont été enregistrés. Ceci ne dit, en effet, que long des lacunes qui caractérisent l'organisation de cet événement qui revêt une haute symbolique en Islam. En outre, malgré les dispositions prises par les autorités saoudiennes, en vue de faciliter aux hadjis l'accomplissement du rite de la lapidation des stèles symbolisant Satan, cela n'a pas empêché de provoquer des bousculades. Rappelons que de pareils incidents avaient provoqué, par le passé, des centaines de morts. Ainsi, 364 personnes avaient été tuées en janvier 2006 dans une gigantesque bousculade durant le rite de la lapidation. Mais la bousculade la plus meurtrière s'était produite, en juillet 1990, à Mina, quand 1426 pèlerins, asiatiques pour la plupart, avaient péri asphyxiés dans un tunnel, vraisemblablement à la suite d'une panne du système de ventilation. Aussi, selon des sources, les mesures prises par le Royaume wahhabite sont loin de répondre aux besoins de plus de 2 millions de pèlerins présents sur les Lieux Saints. D'autant plus que la saison du pèlerinage intervient, cette année, en plein hiver. Plusieurs hadjis, surtout ceux parmi les plus âgés, arrivent tant bien que mal à supporter la baisse de la température qui avoisine, pendant la nuit, les 12 degrés. Loin de ces conditions climatiques et de la mauvaise organisation émaillant cet événement, certains activistes politiques algériens, présents sur les Lieux Saints, n'hésitent pas à se lancer dans des prêches incendiaires contre l'Algérie. Ces activistes islamistes ont trouvé, en cette occasion, une tribune idoine pour «haranguer» la foule et tenter, une nouvelle fois, de semer le vent de la discorde parmi les Algériens. Dire que chez ces personnes, la lapidation du diable a eu l'effet inverse.