Un projet portant sur la stratégie nationale de communication sera présenté, prochainement, au gouvernement. C'est la première fois qu'un ministre de la Communication clame haut et fort que les médias du secteur public n'assument pas pleinement la mission qui leur est dévolue et que «l'Etat ne peut assurer éternellement leur protection». Alliant franchise et rigueur, El Hachemi Djiar a trop insisté sur la mise à niveau, y compris pour le secteur privé. Les contacts entrepris depuis sa nomination à la tête de ce département sensible, resté sans titulaire depuis une année, attestent de la volonté de l'homme à rompre avec les «habitudes» de ses prédécesseurs. Une vaste réforme a été initiée pour le secteur, à commencer par la création d'un centre de perfectionnement des journalistes, la dotation de ces derniers d'un statut et surtout l'établissement prochain d'une nouvelle stratégie de communication. Le dernier Brainstorming, organisé par la tutelle, en direction des patrons de presse et des journalistes, atteste de cette volonté de redresser le secteur. Un document volumineux vient d'être établi à l'issue de cette rencontre et sera bientôt soumis aux professionnels qui auront à l'enrichir. Le ministre a, rappelons-le, révélé qu'un projet portant sur la stratégie nationale de communication sera présenté, prochainement, au gouvernement. Ce projet consiste, selon le ministre, à mettre en place un système national de communication visant, notamment, la mise à niveau et la modernisation des médias algériens qui évoluent dans un environnement hautement concurrentiel. Djiar qui fut le premier ministre de la Communication à avoir reçu les journalistes et les éditeurs privés et de les avoir associés à réfléchir sur la stratégie idoine pour le secteur, affiche une volonté d'aller de l'avant, en vue d'amorcer une nouvelle phase dans les rapports entre les pouvoirs publics et la presse. D'ailleurs, même les patrons de la presse privée ont, pour la première fois, commencé à croire en la disponibilité affichée du ministre à débattre de tous les sujets et autres problèmes touchant le secteur. De l'édition à la diffusion, en passant par l'impression, la publicité, tous les sujets, qui étaient jadis classés «tabous», sont passés en revue. La disponibilité à discuter sans tabou avec les professionnels, affichée par M.Djiar, témoigne de la détermination des pouvoirs publics à sauvegarder l'acquis démocratique qu'est la liberté de la presse. L'on sent, ainsi, dans le discours du ministre de la Communication, depuis son installation à la tête du département, de loin, l'un des plus «complexes», une réelle volonté d'aller de l'avant. Cependant, la fermeture du champ de l'audiovisuel demeure de l'avis des observateurs, le point noir du secteur, surtout que ce secteur est devenu une arme redoutable. D'autant plus que des pays voisins, comme le Maroc, qui abrite les bureaux régionaux des principales chaînes de télévision arabes, comme Al Jazeera, LBC, MBC, détiennent un véritable foudre de guerre. A cette problématique, Djiar est on ne peut plus réaliste: «Pourquoi créer des chaînes privées alors que les médias publics ont les moyens de faire face à la concurrence, pourvu qu'ils se mettent à niveau», a-t-il répondu aux interrogations de la presse en marge de la rencontre. Toutefois, tout en séparant le politique du culturel, qu'est-ce qui empêcherait la création de chaînes de télévision spécialisées (sport, culture, société...) En somme, le retard accusé dans le secteur de l'audiovisuel doit trouver une solution et dans les plus brefs délais.