Le plan des praticiens spécialistes de santé publique risque fort d'être appliqué à la lettre, c'est-à-dire débrayer trois semaines consécutives. A son deuxième jour, les adhésions au mouvement de grève déclenché à partir d'Alger vont crescendo. Si dans les hôpitaux de la capitale et des grands villes, la paralysie des services spécialisés est plus ou moins «bienvécue», il n'en est pas de même pour ceux de l'intérieur du pays, où les effets de débrayage risquent de se faire durement ressentir. Ces taux de suivi, communiqués ces dernières quarante-huit heures, renseignent de la forte mobilisation des spécialistes. Alors que les pouvoirs publics se cantonnent dans un silence sidéral. Ainsi, dès le premier jour, tous les praticiens spécialistes des hôpitaux d'Alger dont ceux de Kouba, Mustapha, Bab El-Oued, Beni-Messous, étaient en grève, avec un taux de suivi de 90% et Rouiba (85%). L'impact chiffré de la grève à l'intérieur du pays, tel qu'énoncé par le Snpssp, fait état d'un suivi massif à 100% à Béjaïa, Tizi Ouzou, Médéa, Jijel, Biskra, Constantine et à Oran où une paralysie à 85% a été signalée. Cela ne fait que traduire le ras-le-bol et la colère, déjà ancienne, des médecins, a souligné M.Yousfi, président du Snpssp. Ils exigent en premier lieu l'adoption de la révision du statut 91-106 de leur corps. Ils ne cautionnent plus les lenteurs qu'accuse la reconsidération de leur statut dans son volet indemnitaire. Excédés, ils jugent que les engagements des différents ministres et ceux des pouvoirs publics n'ont pas été respectés jusqu'à maintenant, alors que d'autres secteurs ont vu leurs statuts révisés à plusieurs reprises. Deux autres points figurent dans la plate-forme de revendications du Snpssp, à savoir l'application du statut des établissements de santé publique et l'évaluation ainsi que la redynamisation des différents comités (médical national de prévention, d'experts et de nomenclature du médicament) avec une participation effective des blouses blanches (spécialistes).