M.Bouchaïr a lancé des messages d'assurance à l'adresse de la classe politique. La désignation, jeudi, de M.Saïd Bouchaïr à la tête de la Commission politique nationale de surveillance des élections législatives (Cpnsel) divise la classe politique. Si certains partis se félicitent de la décision prise par le président de la République, d'autres, plus sceptiques, la stigmatisent, en se basant sur les précédents passages de cette personnalité à cette même commission. C'est le cas du Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui estime que cette démarche n'apporte aucune «nouveauté». Son vice-président, Abderrahmane Saïdi, reconnaît que le Mouvement «aurait souhaité une nouvelle figure à la tête de la Cpnsl». En outre, notre interlocuteur doute de l'efficacité d'une telle commission dont la mise en place a pris un grand retard. «L'installation de la commission aurait dû intervenir plus tôt au vu des missions qu'elle est censée assurer» ajoute M.Saïdi. Les mêmes doutes planent sur les prérogatives octroyées à cette instance placée au coeur des polémiques avant et après chaque joute électorale. Une lecture partagée par le Parti des travailleurs. Si M.Djelloul Djoudi, se dit non contrarié par le choix porté en la personne de M.Bouchaïr, il souhaite, néanmoins, que l'Etat lui fournisse les moyens nécessaires permettant à la commission d'assurer, en toute liberté, sa mission de contrôle. Ces appréhensions ne sont pas justifiées de l'avis du FLN qui met en exergue, par la voix de M.Saïd Bouhadja, «la crédibilité» de Bouchaïr. «C'est une personnalité très connue de par sa neutralité et sa compétence prouvées à l'occasion des précédentes échéances électorales», souligne notre interlocuteur. Ce dernier ajoute que le travail de contrôle incombe à tous les partis politiques. Le même avis est enregistré chez le RND. Miloud Chorfi, secrétaire national chargé de la communication, qui a fait les éloges de Bouchaïr, affirme que sa formation est prête à lui porter le soutien nécessaire pour réussir les législatives. Notons que Bouchaïr n'en n'est pas à sa première expérience en la matière. En 2004, il a été nommé coordinateur de la commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle de 2004. Le 27 août 2002, il préside la commission politique nationale de surveillance des élections aux Assemblées populaires communales et de wilayas du 10 octobre 2002. En 1997, il valide les élections que la classe politique avait, à l'unanimité, condamnées. C'est également lui qui valide les résultats de la présidentielle de 1999. Jeudi, le président de la Cpnsel a lancé des messages «d'assurance» à l'adresse de la classe politique. La Cpnsel, a-t-il souligné, a beaucoup à faire pour réaliser les grands objectifs que l'Etat oeuvre à consacrer, à savoir, «l'ancrage de la démocratie en veillant à l'application des textes de loi». Rappelant que l'Etat «a donné des garanties pour le succès du prochain scrutin», M.Bouchaïr a souligné que la Cpnsel «jouit de larges prérogatives consistant, notamment, à surveiller l'opération électorale, du début à la fin et, élaborer ensuite, un rapport exhaustif à soumettre au président de la République.» Dans une déclaration à la presse, M.Bouchaïr a affirmé que la commission qu'il préside comprend 24 représentants des partis politiques participant aux législatives et pourrait être élargie à un ou deux représentants des indépendants, suivant les listes qui seront validées par le ministère de l'Intérieur. L'installation des commissions de wilayas prendra fin demain. Ces mêmes commissions seront chargées de mettre en place les commissions communales. Par ailleurs, une source du ministère de l'Intérieur, citée par l'APS, a fait savoir qu'au total 1144 listes électorales, soit 12.229 candidats, représentant 24 partis politiques et les indépendants, sont en lice pour les élections législatives du 17 mai prochain.