Il est fort possible qu'un délai supplémentaire soit accordé aux propriétaires retardataires. Comme il fallait s'y attendre, la question du contrôle technique automobile obligatoire a focalisé, samedi, les questionnements au forum de l'Entv adressés au ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui. Désemparé devant l'opacité de cette opération qui a souffert d'un manque de communication flagrant, d'ailleurs reconnu par le ministre lui-même, il faut dire que le citoyen est resté sur sa faim devant cette question. Coûteuse, car fort préjudiciable à l'économie du pays de par sa lenteur, cette opération fera perdre des dizaines, voire des millions d'heures de travail, même plus, indirectement, pour obtenir le sésame routier prévu par la loi visant à sécuriser davantage nos routes devenues de plus en plus meurtrières. Sur un parc de 110.000 véhicules, âgés de cinq à dix ans, seulement 30.000 ont été contrôlés, opération obligatoire pour cette catégorie depuis le 1er septembre 2006, soit plus de 4 mois! Ce nombre relativement bas, qualifié curieusement d'«énorme» par le ministre, a été traité par les centres de contrôle mis en place au niveau de 46 wilayas dont la capacité de traitement est d'à peine 120.000 véhicules/mois. Un simple calcul nous indique qu'il faut près de 18 mois pour examiner convenablement un parc roulant de 3 millions de véhicules environ. Le représentant du gouvernement n'a pas caché, à cette occasion, son «étonnement» devant les interminables files d'attente de voitures formées au niveau des stations de contrôle durant les derniers jours de l'année écoulée. M.Maghlaoui, qui a dénoncé «le manque de rigueur» des automobilistes, s'est toutefois voulu rassurant en annonçant que «s'il faut prolonger encore le délai, nous le ferons, l'essentiel est de contrôler tout le parc» et d'avertir que les pouvoirs publics seront plus sévères en la matière à partir de mars 2007. «Le contrôle sera dorénavant plus rigoureux» avertit le ministre. La question sur la nécessité de contrôler les véhicules neufs n'a pas failli non plus au menu du dialogue, faisant dire à Maghlaoui que le contrôle de véhicules professionnels (taxis, bus), des défaillances graves et «dangereuses» de certaines marques (freinage, direction, éclairage) ont été décelées. A ce propos, pourquoi donc ce fameux contrôle n'est pas effectué par la maison mère à l'arrivée du véhicule dans le pays ou alors par le concessionnaire lui-même qui devrait disposer de moyens adéquats pour le faire? Cela éviterait bien des déboires au client usager dont le temps ne sera pas pénalisé par ces files interminables devant les centres de contrôle dont l'utilité, bien sûr, n'est plus à prouver pour sécuriser les citoyens passagers et autres. Le transport urbain et ses multiples carences constatées ont composé l'autre grand sujet de l'heure débattu et les piètres prestations de service aux citoyens ont été mises en évidence. A ce sujet, le ministre, qui a également admis ces points négatifs, a évoqué les efforts fournis par son département pour améliorer ce mode de transports, notamment à travers le renouvellement du parc de l'Etusa. Selon lui, pour régler définitivement le problème du transport urbain, l'Etat s'achemine vers un autre système de transport de masse (métro, tramway et trains de banlieue d'une nouvelle génération), c'est-à-dire des modes de transport capables de véhiculer 110.000 passagers/heure. L'expérience de gestion de l'aéroport par des étrangers n'est pas une forme d'«atteinte à la souveraineté nationale». Elle est positive, a répondu le ministre à un journaliste et sera renouvelée pour le métro d'Alger par exemple ou pour «toutes infrastructures nouvelles pour lesquelles l'Algérie n'a pas encore d'expertise en matière de gestion.» Enfin, il a cité quelques chiffres illustrant les perspectives qu'offre son secteur: 1000 milliards de DA pour le développement du secteur à l'horizon 2009, qui iront essentiellement au rail, notamment pour le dédoublement et l'électrification de la rocade nord ainsi que vers la réalisation d'un certain nombre de lignes ferroviaires. Il s'agit, aussi, de la création de 10 nouvelles entreprises de transport urbain dans les grandes villes, l'introduction de nouveaux modes de transports (métro, tramway, téléphérique...) la restructuration d'Air Algérie, l'achat de bateaux neufs, etc.