Des experts proposent la création d'une zone exempte d'armes nucléaires en Afrique. La relation de l'énergie nucléaire avec le développement durable et la sécurité humaine et environnementale a été mise en exergue lors des travaux de la dernière journée de la conférence régionale africaine sur l'application du nucléaire dans ce continent. M.M'Hamed Berkouk, professeur à l'Institut diplomatique des relations internationales (Idri) en Algérie, a indiqué à l'APS, qu'«en Afrique, l'amélioration du bien-être humain des populations passe nécessairement, mais pas exclusivement, par la prise en charge des exigences de la sécurité». Cela doit passer, a-t-il dit, par la création d'une zone exempte d'armes nucléaires (Zean), comme l'énonce, notamment, le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), et par la mise en application des engagements pris par les puissances nucléaires de démonter leurs arsenaux. Il a ajouté que les pays possédant des armes et installations nucléaires proches du continent africain «doivent présenter des garanties convaincantes» pour pallier au risque de radiation en cas d'accident nucléaire. L'intervenant a appelé, par ailleurs, à un engagement international pour une «meilleure» prise en charge des besoins énergétiques des pays africains, soulignant la nécessité d'une assistance technique pour le développement de la technologie nucléaire afin d'offrir aux Africains, a-t-il précisé, «plus d'atouts favorables» à un développement durable et humain. «Les typologies des menaces requièrent de l'Afrique une meilleure maîtrise des applications nucléaires dans les domaines de la santé, de l'environnement, de l'agriculture, de l'industrie et du management de l'eau», a-t-il précisé. Soulignons que de plus en plus de pays se rabattent sur cette énergie. L'Afrique, en revanche, est restée en marge de cette nouvelle tendance internationale où seuls l'Afrique du Sud, l'Algérie et l'Egypte ont fait, à des degrés plus ou moins avancés, des pas dans ce sentier. L'Afrique est, pourtant, en droit d'accéder aux bienfaits de l'énergie atomique du moment que la totalité de ses pays sont signataires du traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Rappelons dans ce sillage, que l'Algérie n'a pas répondu à l'offre du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, qui avait déclaré en novembre dernier, lors de la visite effectuée par Chakib Khelil à Téhéran: «Nous sommes prêts à partager avec l'Algérie notre expérience dans plusieurs domaines, dont la technologie nucléaire pacifique». La réserve affichée par Alger ne l'a pas empêché, cependant, de réitérer ses principes de paix et d'équité entre les nations, et ce, en dénonçant la politique des deux poids, deux mesures appliquée par les puissances occidentales. Ces mêmes puissances qui prévoient des sanctions contre l'Iran tout en fermant les yeux sur le nucléaire israélien.