Présidant, hier, l'ouverture des travaux de la Conférence régionale sur la contribution de l'énergie nucléaire à la paix et au développement durable en Afrique, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a mis l'accent sur l'importance de cette rencontre régionale africaine et du thème auquel elle est consacrée. Dans son intervention à l'ouverture de cette conférence, le chef de l'Etat a souligné que "cette conférence offre aux responsables et aux experts africains un cadre adéquat pour se pencher sur les bénéfices propres à ce domaine scientifique d'excellence qu'est l'atome en vue de la formulation de propositions couvrant un large spectre de secteurs incluant, notamment les sciences de base, l'ingénierie et la recherche-développement". Des propositions, a ajouté le Président, dont s'inspirera le prochain sommet de l'Union africaine dans les délibérations qu'il consacrera à la science et à la technologie au service du développement. Selon le chef de l'Etat, l'Afrique doit et peut promouvoir l'acquisition des connaissances scientifiques et se doter des infrastructures nécessaires aux utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire. "Ces applications ne sont pas hors de portée des pays en développement et ne doivent pas constituer un privilège dont ne bénéficieraient que les pays dotés de bases industrielles et technologiques importantes", a-t-il ajouté. M. Bouteflika a précisé que des mesures d'accompagnement sont encore nécessaires pour améliorer les capacités des pays africains à bénéficier pleinement de leur droit au développement de l'énergie nucléaire, et que "si au plan national, des efforts accrus sont objectivement nécessaires pour valoriser les capacités humaines et les infrastructures, la coopération internationale est indispensable pour élargir la base scientifique et technique à l'échelle du continent dans la modernisation génératrice d'effets amplificateurs d'efficacité et de productivité". En effet, l'Afrique a besoin de la coopération et de l'assistance technique extérieure, et notamment de l'AIEA. Par ailleurs, le président de la République a insisté sur le fait que "cette conférence doit refléter les préoccupations grandissantes un peu partout dans le monde en matière de prolifération nucléaire, en général, et en ce qui concerne le risque que des armes nucléaires ou des sources radioactives tombent aux mains de groupes terroristes ou autres acteurs non-étatiques". Il a tenu à rappeler que l'Afrique a été pionnière dans le désarmement nucléaire, avec le démantèlement effectif du programme nucléaire sud-africain. Elle a élaboré et conclu le traité de Pelindaba qui érige le continent africain en zone exempte d'armes nucléaires. Le président a aussi rappelé l'important apport de l'Afrique à "l'universalisation du Traité de non-prolifération des armes nucléaires", et sa contribution à l'élargissement des assises géopolitiques de la composition de l'AIEA et du déploiement de ses missions. Le chef de l'Etat a mis l'accent sur la "légitime préoccupation qui se développe dans les Etats non dotés de l'arme nucléaire, face aux pressions exercées sur eux à l'effet de contracter sans cesse de nouvelles obligations, au nom de la non-prolifération, alors que les mesures concrètes de désarmement déjà négociées et convenues, au niveau international, ne sont pas appliquées et alors que les Etats dotés de l'arme nucléaire tardent à honorer leur engagement à progresser de façon substantielle dans la réduction de leurs arsenaux nucléaires". Pour le Président, "cette asymétrie des situations face à l'atome, et la sophistication des industrie et des technologies dans de nombreux pays développés, rendent pratiquement inaccessible l'acquisition d'équipements nucléaires tombant parfois abusivement dans la catégories extensible des technologies à double usage". Les pays africains ont bien conscience que leurs activités nucléaires doivent obéir à des obligations et à des normes exigeantes en matière de sûreté et de sécurité. A cet égard, "un surcroît d'efforts devra être consenti pour enraciner une culture de la sûreté et de sécurité chez tous les acteurs concernés par le développement des activités nucléaires". L'Afrique mesure l'impact crucial du développement durable sur sa quête persévérante d'une ère de progrès et de prospérité pour ses peuples. Elle œuvre, selon le président Bouteflika, à promouvoir la paix et le développement sur l'ensemble du continent.