Les travaux de la conférence régionale africaine sur l'application du nucléaire dans ce continent se sont poursuivis, hier, avec l'intervention de M. M'hamed Berkouk, professeur à l'Institut diplomatique des relations internationales (IDRI) en Algérie, lequel a indiqué, qu'en Afrique, l'amélioration du bien-être humain des populations "passe nécessairement, mais pas exclusivement, par la prise en charge des exigences de la sécurité". "Cela doit passer, a-t-il dit, par la création d'une zone exempte d'armes nucléaires (ZEAN), comme l'énonce notamment le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), et par la mise en application des engagements pris par les puissances nucléaires de démonter leurs arsenaux". Il a ajouté que les pays possédant des armes et installations nucléaires proches du continent africain "doivent présenter des garanties convaincantes" pour pallier au risque de radiation en cas d'accident nucléaire. L'intervenant a appelé, par ailleurs, à un engagement international pour une "meilleure" prise en charge des besoins énergétiques des pays africains, soulignant la nécessité d'une assistance technique pour le développement de la technologie nucléaire afin d'offrir aux africains, a-t-il précisé, "plus d'atouts favorables" à un développement durable et humain. "Les typologies des menaces requièrent de l'Afrique une meilleure maîtrise des applications nucléaires" dans les domaines de la santé, de l'environnement, de l'agriculture de l'industrie et du management de l'eau, a-t-il précisé. Dans ce sens, l'expert en hydraulique isotopique à l'université de Dakar (Sénégal), M. Cheikh Gaye, a soulevé la problématique de la disponibilité de l'eau potable en Afrique, précisant que dans ce continent, il y a "peu d'eau potable disponible pour les populations". Interrogé sur les efforts que doivent fournir les pays africains pour régler ce problème, M. Gaye a indiqué que cette situation "nécessite beaucoup d'investissements", ajoutant que ces derniers ne peuvent être dégagés sans la réalisation d'études sur terrain. M. Gaye a, en outre, fait état d'un effort "qui est entrain de se faire dans la plupart des pays africains" dans le souci "d'améliorer les conditions d'approvisionnement en eau", avec, a-t-il précisé, l'appui de "grands organismes", tels que la Banque mondiale. L'expert sénégalais a relevé des progrès en Afrique dans ce domaine comme les processus de transfert d'eau et de dessalement de l'eau de mer à travers des "essais concluants et positifs", qui ont permis, a-t-il ajouté, "la découverte et la mise en valeur de nouvelles ressources environnementales". Concernant les opérations de dessalement de l'eau de mer dans le continent, M. Gaye a indiqué que cela "dépendait des capacités énergétiques de chaque pays", précisant que ce processus "nécessite beaucoup d'énergie". Les travaux des différents ateliers seront sanctionnés, rappelle-t-on, par une présentation du projet de rapport de la conférence qui s'est ouverte mardi sous la présidence du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. La conférence régionale sur la contribution de l'énergie nucléaire à la paix et au développement durable en Afrique, qui regroupe des experts algériens et des représentants d'au moins 45 pays africains, est consacrée notamment à la promotion de l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques. Organisée en coopération avec l'AIEA, cette rencontre traite, également, à travers trois ateliers, du problème du désarmement et de la non-prolifération, de la manière de concilier les impératifs de sécurité avec le libre-accès à la technologie nucléaire à des fins pacifiques.