D'aucuns commencent à faire leur pronostic en plébiscitant le film de Menad Embarek, Au nom de Vinci... La cité des Zianides continue à abriter depuis jeudi, le festival culturel annuel du film amazigh, en célébrant aussi sa fête de Ayred, qui dure trois jours. La Maison de la culture de Tlemcen, a abrité en matinée de vendredi dernier quatre films. En premier, un documentaire de Menad Embarek, intitulé Au nom de Vinci. Le seul qui sortira du lot pour cette journée. Un film de mémoire qui retrace l'histoire d'un déserteur de l'armée française pendant la guerre d'Algérie, qui rejoint la fédération de France du FLN. Le film brosse le portrait d'un humaniste qui s'est allié à la cause algérienne comme beaucoup de Français méconnus. Un film utile qui lève le voile sur ces hommes de combat de l'ombre. Un film qui a suscité l'engouement du public, hors de la salle, car supplanté lors du débat par un film préventif sur le sida, signé Saïd Bellil selon lequel le meilleur moyen pour contrer cette maladie reste le préservatif, or pas de trace de ce dernier dans le film. Malgré son côté démagogique, le film a au moins le mérite de lever le voile sur un tabou qui à la peau dure dans ce pays. Cette fiction met en scène une jeune fille qui, par vengeance, décide de contaminer son partenaire, qu'elle a rencontré la veille, par le virus du sida. Deux courts métrages ont émaillé aussi la journée du vendredi. Il s'agit de Yiwen N Niden de Smaïl Messaoudi (24 minutes, 2006) qui évoque les affres du chômage et son pendant le désir oppressant de s'en sortir en fuyant le bled....Ce film, tourné en couleur sépia, et non en noir et blanc (pour faire rétro), malgré les bonnes intentions de son jeune réalisateur, n'a pas trop accroché l'attention du public. Faut reconnaître que la plupart des réalisateurs ont déploré la mauvaise qualité de l'image qui laissait à désirer par moments...Le second court métrage, moins optimiste, plutôt comique, est celui de Sami Allam. C'est une histoire de cohabitation dans un immeuble sur fond de rumeur de fantôme. Assez drôle, le film tire sa mise en scène du vécu populaire algérien...Vendredi a été marqué par le début de l'organisation des séminaires, dont celui de la littéraire et cinéma (animé entre autres, par Mohamed Bensalah, cinéaste, réalisateur, universitaire et chercheur) ainsi que celui portant sur la critique cinématographique qui a rassemblé pèle-mêle des jeunes réalisateurs en herbe et journalistes...Animé par Olivier Barlot (critique de cinéma, rédacteur en chef de la revue mensuelle Africultures ainsi que Tahar Houchi, journaliste algérien et membre de la fédération africaine des critiques de cinéma, notamment, cet atelier s'est voulu porter un éclairage sur le rôle du critique, que ce soit celui du journaliste, de l'analyste universitaire ou celui d'un réalisateur ou simple amateur de films. Il en ressort que le critique est celui qui donne le goût. Il n'est pas le savoir ni un plaidoyeur. Il s'engage à prendre la parole dans le but d'apporter du discernement car il se doit de ne pas être asservi par le message que sous-tend le film ou celui du réalisateur, mais à la liberté de penser de par les images véhiculées, son émotion ressentie et la problématique que développe le film. Le critique doit se méfier de la norme car le cinéma dérange. Il s'agit, ainsi, de rendre compte de la lisibilité de l'écriture du film par tous les moyens que l'on dispose...D'autres ateliers intéressants ont marqué la journée du samedi. On citera ceux de l'initiation à l'image photographique pour adultes animés par Dominique Maillot et un autre pour enfants assuré par l'association Varlin Pontneuf (France) au sein du fort antique El -Mechouar.