Jeudi dans l'après-midi, s'est ouverte la 7e édition du Festival culturel national annuel du film amazigh à la maison de la culture Abdelkader Alloula de Tlemcen. Une rencontre coïncidant, cette année, avec Ayred (Le lion), une fête amazighe sauvegardée, depuis la nuit des temps, par la région de Beni Snouss et dont la motivation principale est la solidarité. D'ailleurs, en prélude, les carnavaliers, déguisés en animaux, reproduisant des combats farouches et chantant des textes propres à Yennayer, ont sillonné les rues de la ville, devant l'ébahissement et l'enchantement des citoyens qui découvraient pour la première fois ces pratiques traditionnelles. Même si, selon une consœur originaire de la région, Ayred est dévoyé par l'introduction de folklore n'ayant aucun rapport avec l'esprit de cette tradition millénaire. « L'objectif essentiel du Festival du film amazigh est de présenter la production filmique nationale et internationale sous une optique culturelle, artistique et sociologique. Il se veut, aussi, le reflet des expressions nationales dans leur diversité de mosaïque et le signe visible de notre attachement à toutes les expressions qui composent notre personnalité, notre mémoire et notre histoire », affirme, dans son allocution, la ministre de la Culture Khalida Toumi, lue en ouverture par un de ses représentants. Pour sa part, le commissaire du festival, Assad Si El Hachimi, a déclaré que « le cinéma est l'un des vecteurs de diffusion de la culture, l'un des outils de création et l'un des moyens d'expression les plus complets. Le festival y croit et veut contribuer modestement à un sursaut culturel en Algérie ». Dans la soirée, le bal a été enclenché par la projection, en hors compétition, du film de Chérif Aggoune La fin des djinns, un long métrage qui conte la chronique d'un petit village de Kabylie, à travers le regard innocent d'un enfant de six ans. Sa vision du monde travestie par les adultes sera à jamais marquée par l'imaginaire, souvent fécond en mythes, légendes et autres contes. Le déclenchement de la guerre de libération mettra progressivement fin au mythe. Hier, le festival a quelque peu atteint sa vitesse de croisière avec la projection de quatre productions, à savoir Au « non » de Vinci, de Menad Embarek, Yiwen n niden, de Smaïl Messaoudi, Le curieux, de Sami Allam et La rencontre mortelle, de Saïd Bellili et le démarrage des travaux des séminaires et des ateliers (Littérature et cinéma, critiques cinématographiques, éducation à l'image pour enfants…) Ce festival, auquel participe près de 300 personnes, est marqué aussi, par des regards sur les cinémas libanais et irlandais. « Une présence qui illustre l'ouverture du film amazigh sur les cultures du monde. »