C'est ce qui ressort de la conférence de presse tenue au siège de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (Fnte). Son secrétaire général, M.Brahim Djebbar, a clairement laissé entendre qu'en l'absence de propositions concrètes de la part du ministre de l'Education nationale, le ton de la protesta enseignante risque de se durcir davantage. Les formes que prendraient alors les protestations seront définies par la conférence nationale. La base syndicale de la Fnte étant l'ultime référent. Dans cette instance syndicale, l'on estime avoir inspecté la loi pour ce qui est du recours à la grève. De ce fait et en «l'absence d'une réponse favorable aux revendications légitimes, la garde ne peut être baissée». En outre, si M.Benbouzid venait à opérer des ponctions sur salaires comme «promis», cela ne ferait qu'«allumer le feu», avertissent les membres de la Fnte, présents à cette conférence de presse. A moins que l'augmentation des salaires, tant espérée, n'ait lieu ! La Fnte estime que le taux record du suivi de la grève à l'échelle nationale (97%) est un argument de poids attestant de la légitimité des revendications brandies. La Fédération, qui dit avoir été ouverte au dialogue dès le début de la grève en dépit de la léthargie affichée par la tutelle, promet de défendre jusqu'au bout les intérêts des travailleurs de l'éducation, sans exclusive aucune. Elle salue particulièrement tous les travailleurs des secteurs ayant appuyé son entreprise de boycott des trois jours. Et particulièrement les parents d'élèves qui ont fait montre de compréhension et de solidarité. A la Fnte, l'on est conscient que la grève mobilisatrice déclenchée au début de cette semaine, a porté un coup dur aux autres syndicats autonomes - qui se retrouvent fortement désavoués, vu qu'il ne leur reste que 3% - se disant démocrates. Les animateurs (Fnte) affirment que «la paralysie des écoles est le seul nerf de la guerre», le seul combustible, s'il en est, ayant contribué à la réussite de cette levée de pied. M.Khoulalène, chargé des affaires sociales et conflits à la Fnte, va même jusqu'à dire que «certains syndicats autonomes, leurs leaders, n'existent que grâce à la presse».