Les treize exploitants autorisés à commercialiser leur eau devront, cette fois-ci, prendre le chemin des laboratoires étrangers. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, entend aller encore plus loin dans l'assainissement du marché des eaux minérales. Les treize exploitants autorisés à commercialiser leur eau en qualité de minérale naturelle devront, cette fois-ci, prendre le chemin des laboratoires étrangers. Pourquoi? Ceux-ci doivent spécifier les vertus thérapeutiques de chaque eau minérale. C'est-à-dire qu'il n'est pas question de confirmer, tout court, la minéralité de l'eau, mais chercher encore ses bienfaits sur la santé. Chaque vertu thérapeutique doit être ainsi mentionnée sur l'étiquetage de la bouteille. C'est ce qu'a laissé entendre, hier, dans les studios de la Télévision algérienne, le ministre des Ressources en eau. C'est en fait, «la deuxième phase» de la mise en oeuvre d'une réglementation, censée mettre de l'ordre dans ce qu'on appelait auparavant «le grand souk». C'est une bataille de longue haleine, a reconnu le ministre, ponctuant sa phrase sur «la rigueur». Ainsi, le dossier des eaux minérales qui a fait l'objet, auparavant, d'une vive controverse n'est pas définitivement clos. De toutes les étapes ayant conduit à l'état d'anarchie, la plus importante est le vide juridique, aggravé par l'absence de contrôle, explique le ministre. Abdelmalek Sellal avait promis de faire le ménage et est passé maître dans l'art de réglementer le marché. Le premier verdict, faisant paraître une liste de 13 eaux minérales conformes, est tombé comme un coup de massue sur la tête des arnaqueurs. Pour le ministre, il reste encore du boulot à faire. Celui d'amener les autres à respecter la loi, faute de quoi ils verront leurs entreprises mises sous scellés. Quant à ceux jugés en conformité avec la réglementation, ils doivent désormais spécifier «avec précision» la vertu de leur eau. Seuls, paraît-il, les labos étrangers sont en mesure d'accomplir cette tâche, selon Abdelmalek Sellal. Le ministre des Ressources en eau a remis en cause «l'ancien mode» d'attribution des décisions d'exploitation des sources. Cette remise en cause est suivie de l'installation d'une Commission interministérielle permanente des eaux minérales et des eaux de source. Elle visait à mettre au labo l'eau de chaque exploitant. Et d'appeler, par la suite, le chat par son nom. Les walis et les responsables locaux ont leur part de responsabilité dans l'anarchie qui caractérise présentement le marché. Ces derniers «délivraient des agréments d'exploitation sans aucun critère et sans passer par les laboratoires», reconnaît le ministre. Il avance dans la foulée, l'existence, actuellement, d'une soixantaine de marques. Quelque onze autres producteurs bénéficient, jusqu'au 31 mars, d'une rallonge pour compléter leurs dossiers et achever les analyses bactériologiques et environnementales. «Il n'est plus question de s'enliser dans le laxisme et le laisser-aller». La classification devra-t-elle différencier le coût de chaque eau? A cette interrogation, le ministre laisse le soin au marché de décider le libre cours des choses. En d'autres termes, seul le marché est habilité à déterminer les prix, suivant la logique de la concurrence.