Invité, samedi, au Forum de l'ENTV, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, a affirmé que le recours au dessalement s'imposait pour répondre au besoin des citoyens. “Le prix des eaux minérales sera revu à la hausse au cours des prochains jours, tandis que celui des eaux de sources connaîtra une baisse après la publication de la nouvelle liste des exploitants d'eaux minérales et eaux de sources réalisée par la commission ministérielle chargée de réguler le secteur”, a déclaré en substance Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau lors de son passage, samedi, au Forum de la télévision mettant ainsi un terme à toutes les supputations qui entouraient ce commerce où régnait une véritable anarchie. Publiée vendredi par le ministère des Ressources en eau, cette liste comprend treize exploitants pour les eaux minérales et dix opérateurs pour les eaux de sources, tandis que treize autres exploitants ont bénéficié d'un délai supplémentaire de trois mois pour se conformer aux normes requises. M. Sellal a exhorté, à cet effet, les exploitants autorisés à commercialiser ces eaux à se rapprocher des laboratoires européens pour approfondir les analyses et s'assurer de leurs composantes. Concernant le prix de l'eau ordinaire, le ministre a indiqué que cela dépendra du prix de l'électricité tout en évoquant la possibilité d'une hausse notamment pour ce qui est des grands consommateurs. “L'Etat participera dans toutes les conditions à cette facturation”, précisera-t-il, soulignant que “le prix et le compteur joueront un rôle important dans l'économie de l'eau à l'avenir”. En abordant les questions liées à son secteur, le ministre indiquera, sans détour, que le problème réside dans la gestion, et en particulier, au niveau des grands projets qui nécessitent un réel savoir-faire. Il citera en exemple le barrage de Beni Haroun d'une capacité de 950 millions de m3 précisant, sans complexe, la pertinence du recours aux compétences étrangères qui reste, notamment pour la prise en charge des projets d'envergure tels le barrage de Beni Haroun d'un coût de réalisation de plus de 80 milliards de dinars ou encore celui de Taqsebt à Tizi Ouzou en sus du projet de transfert des eaux souterraines de In Salah vers Tamanrasset sur une superficie de 750 km2. Sa réalisation débutera fin janvier et contribuera à la création de nouvelles villes dans ces régions, comme indiqué par le ministre. Pour ce qui est de la gestion du réseau AEP dans les trois grandes villes (Annaba, Constantine et Oran), le ministre a indiqué que deux opérateurs étrangers, un français et un espagnol, ont présenté les meilleures offres pour la réalisation de ce projet dont les travaux seront lancés au premier trimestre de l'année en cours. Concernant la consommation de l'eau en Algérie, le ministre a indiqué que des études montrent que la moyenne actuelle de consommation individuelle d'eau située à 600 m3 par individu est appelée, à l'horizon 2025, à se réduire à 500 m3 en raison de la rareté de l'eau et du réchauffement climatique. Raison pour laquelle le recours au dessalement d'eau de mer s'impose comme option à même de répondre aux besoins des citoyens. “Nous sommes en phase de réaliser 14 stations de dessalement sur tout le littoral national”, a déclaré Sellal rappelant à l'occasion la réalisation de la station d'El Hamma qui sera opérationnelle à partir d'octobre. Considérée comme étant la plus grande en Afrique, celle-ci fonctionnera avec une capacité de production journalière de 200 000 mètres cubes. Sa mise en service permettra de diriger les eaux des barrages vers le secteur agricole. M. Sellal a enfin annoncé qu'en plus des 12 barrages déjà en cours de réalisation, des études sont entreprises pour 27 autres. Nabila SaIdoun