«Le décès du penseur, militant et moudjahid, le frère Mostefa Lacheraf vient clore un parcours plein de hauts faits lors duquel le défunt se distingua, presque un siècle durant, par la rigueur de ses acquisitions scientifiques et la profondeur de sa pensée novatrice, s'abreuvant à la fois des sources du savoir arabo-musulman et de la pensée occidentale» écrit, le chef de l'Etat dans un message de condoléances adressé à la famille de Mostefa Lacheraf. Bouteflika qui a estimé qu'«en réussissant avec brio cette parfaite symbiose entre les civilisations et les cultures, il parvint à échafauder, à la faveur d'une vision globale, une pensée pertinente à travers une richissime et prolifère production dans les domaines de l'histoire, la sociologie, la littérature et l'écriture journalistique, armé en cela par une connaissance accomplie des méandres de la langue française, à laquelle il avait épousé sa culture arabe». Un hommage appuyé du premier magistrat du pays à celui dont les ouvrages «véhiculent la vision d'un penseur, d'un écrivain éclairé, sachant scruter avec rigueur les événements historiques et les phénomènes psychologiques et sociaux de toutes les périodes qu'il eut à analyser, à l'instar de l'étude du phénomène colonial expansionniste en Algérie, notamment les années de l'invasion et les injustices, les génocides et la destruction qui s'en suivirent, ou encore tout ce qui a trait à la société algérienne ou les autres sociétés». La grandeur de l'homme transparaît, à travers aussi bien son parcours militant que dans son oeuvre devenue une référence pour les chercheurs en histoire et en sociologie. «Il a sacrifié son oeuvre au service de la cause de son peuple, notamment dans la question culturelle, et ce, lors de son parcours estudiantin ou militant dans les rangs du Mouvement national», rappelle le président de la République, tout en ajoutant que le défunt Lacheraf «un des moudjahidine au sein du Front de libération nationale (FLN), fit partie des cinq personnes arrêtées en 1956, par les forces françaises, lors d'une opération de piraterie aérienne, avant d'être jeté dans les pénombres des prisons françaises, jusqu'à l'entame des négociations d'Evian entre la France et la délégation du FLN». En somme, résume le chef de l'Etat, l'Algérie vient de perdre «un homme aux qualités et vertus intrinsèques et à l'engagement de principe...»