Son médecin personnel lui a conseillé de rentrer directement à Téhéran, selon nos sources. L'escale technique que devait effectuer, mardi, à Alger, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a été annulée. Un responsable de la présidence a précisé à L'Expression qu'Alger avait été informée, tard dans la nuit de lundi à mardi, à 22h00 précisément, que M.Ahmadinejad ne ferait pas cette escale. Autrement dit, c'est la partie iranienne qui a décommandé. Qu'est-ce qui motive cette décision? Notre source se montre très peu prolixe. Aucune indication, donc, n'a pu être obtenue auprès des autorités algériennes sur les raisons de cette annulation. Contacté par L'Expression, l'attaché de presse auprès de l'ambassade de la République islamique d'Iran à Alger, nous a informés que ce revirement dans l'agenda d'Ahmadinejad est dû à un malaise ressenti par le président iranien. «Son médecin personnel lui a conseillé de rentrer directement à Téhéran» a-t-il précisé. M.Ahmadinejad devait, à l'occasion de cette escale, rencontrer son homologue Abdelaziz Bouteflika. Un communiqué de la présidence algérienne avait annoncé, lundi, cette rencontre, en prenant le soin de préciser que l'entretien aurait lieu à l'aéroport d'Alger, ajoutant que Ahmadinejad ne ferait aucune déclaration. D'ailleurs, seuls les photographes ont été accrédités pour assister à cette rencontre. Alger n'était pas inscrite au préalable dans le périple du président iranien. Beaucoup d'interrogations ont été soulevées autour de cette virée officielle qualifiée «de technique». Quels sont les messages que voulait transmettre le président iranien à Bouteflika? Une question qui reste en suspens. Même si conjoncture oblige, le dossier du nucléaire en Iran s'impose. L'Algérie, faut-il le noter, appuie le droit légitime de la République islamique d'Iran de poursuivre son programme nucléaire à des fins pacifiques. Pour certains observateurs, notre pays peut jouer le rôle de médiateur, sachant qu'il bénéficie de la confiance de l'Iran et des pays occidentaux, à leur tête, les Etats-Unis. D'un autre côté, Alger aurait sollicité officiellement le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, afin qu'il y ait une coopération entre les deux pays dans le domaine nucléaire à des fins pacifiques. Se référant à l'entretien qu'il nous a accordé, l'ambassadeur d'Iran à Alger, a accepté «volontiers cette sollicitation. Bien évidemment, cette coopération se fera selon les principes arrêtés par l'Agence internationale de l'énergie atomique». Dans un autre chapitre, notons qu' Ahmadinejad s'était rendu en Equateur pour les cérémonies d'investiture du nouveau président Rafael Correa, suite à une visite chez le président vénézuélien, Hugo Chavez, principal soutien étranger du programme nucléaire de son pays. Le président iranien s'est montré très critique vis-à-vis des Etats-Unis qui, selon lui, «sont en guerre contre le monde entier, y compris contre les Latino-Américains». Pour les observateurs avertis, l'Iran projette de créer un front anti-américain, avec dans l'espoir d'y faire rallier Alger.