Le président iranien a révélé les raisons de l'annulation de l'escale technique. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, effectuera une visite officielle en Algérie au courant du mois de février. L'Agence officielle iranienne d'information, Irna, qui a révélé l'information a publié hier, un extrait de la lettre envoyée par ce dernier à son homologue algérien, M.Abdelaziz Bouteflika, dans laquelle il lui exprime clairement son souhait de se rendre à Alger. «J'espère avoir l'honneur de visiter votre pays le mois prochain afin d'approfondir le dialogue entre les deux pays respectifs dans le but de renforcer les relations bilatérales et d'accroître le partenariat dans les questions d'intérêt commun», lit-on dans ce document. Ahmadinejad a expliqué, dans cette lettre, les raisons l'ayant amené à annuler son escale technique à Alger prévue pour le 16 du mois en cours. L'on apprend, dans ce contexte, que ce revirement de dernière minute est dû à la situation interne de ce pays. «J'ai le regret de vous informer que cette annulation a été imposée par l'urgence de retourner en Iran afin d'assister au débat relatif à l'examen de la loi de finances». En effet, le président iranien fait face à une grogne interne. Quelque 150 membres du Parlement ont signé, la semaine dernière, une lettre appelant le gouvernement à revoir son projet de loi de finances pour l'an prochain, le jugeant trop dépendant des revenus pétroliers. Environ 80% des revenus de l'Iran sont issus des exportations de brut. Le mécontentement va croissant en Iran à l'égard du programme économique de la tendance qualifiée «d'ultraradicale islamiste» représentée par Mahmoud Ahmadinejad, élu à la présidence en 2005. Par ailleurs, il y a lieu de noter la contradiction flagrante entre les arguments avancés le 16 janvier par l'ambassade d'Iran à Alger, faisant état d'un malaise ressenti par le président iranien l'obligeant à rentrer à Téhéran. «Son médecin lui a conseillé d'annuler cette visite à cause d'un malaise ressenti à l'occasion de sa tournée en Amérique latine» nous a déclaré son attaché de presse. Un prétexte démenti hier, par la très officielle agence d'information iranienne. Du côté des Algériens, aucun commentaire officiel n'a été fait sur cette question. Rien n'a filtré aussi sur la lettre en question. Il faut savoir que la visite d'Ahmadinejad à Alger a été pratiquement improvisée. En tournée en Amérique latine, il a été critiqué par la presse et des députés pour sa visite, «alors que la tension monte dans la région. Alors que Condoleezza Rice, le dossier nucléaire iranien en main, mène des consultations avec les pays arabes et musulmans voisins de l'Iran, le président iranien chante la victoire du socialisme en Amérique latine, aux côtés des enfants spirituels de Simon Bolivar et des amis de Fidel Castro», a écrit le quotidien réformateur Etemad Melli. «Dans l'espoir de se racheter», estiment les observateurs avertis, le président iranien aurait décidé de clôturer cette tournée par une escale en Algérie. Les arguments officiels et contradictoires rapportés par les Iraniens autour de cette visite ne font que renforcer le doute sur les véritables motivations de ce report. Par ailleurs, si la visite venait à se confirmer, les deux dirigeants, et au vu des développements survenus sur la scène nationale, notamment dans le dossier nucléaire et énergétique, auront certainement des discussions très riches.