Un sanctuaire de l'art qui n'a de goût que pour les couleurs de l'Algérie. Simplement, on avait envie de découvrir. Le perfectionnisme, la légende culinaire et la tradition se marient chez Dar Lahlou et accouchent d'un amour-folklore et d'un talent gastronomique inégalés. Le couscous est bel et bien le nôtre, un plat algérien par excellence. Dar Lahlou, sise dans la torpeur du Palais des expositions, a enfin réussi à imposer la tendance et les élégances de la cuisine algérienne. Son nouveau décor sent déjà la nostalgie, sa cuisine sonne le talent et la tradition, l'atmosphère respire la convivialité, et puis quoi? La fierté d'être ce que l'on est en ne cherchant plus de repères pour le prouver. Parce que Dar Lahlou du couscous, c'est le repère qu'il fallait. Un sanctuaire de l'art qui n'a de goût que pour les couleurs de l'Algérie. Il a fallu attendre la nuit de Mouharem, Nouvel an hégirien, pour se mettre au jour. Ce beau et attendrissant coin est aussi un musée qui s'ouvre à la richesse culturelle algérienne. Une maison qui a raflé les meilleurs prix internationaux, en Italie et, ensuite, aux USA. Ce n'est plus une surprise! Le verdict du meilleur couscous méditerranéen a été prononcé en Sicile (Italie) grâce à ses composants diététiques, un bio qui tourne le dos à la chimie. Vendredi soir, la nuit de Mouharem, la maison Lahlou du couscous s'enivre majestueusement dans une ambiance de fête. La spiritualité, la prière et les coutumes arabo-berbères dansaient à la valse des mille et une réminiscences qu'offre le décor. Les chants religieux de la troupe El Baath font sentir une odeur de prière émotionnelle et un amour inébranlable du Tout-Puissant. «On a dû s'investir pleinement dans la tradition pour donner la meilleure image de l'Algérie». C'est ainsi que résume Sid-Ali Lahlou son oeuvre. Et, ce n'est, en fin de besogne, qu'une réelle image de l'Algérie. Une mention spéciale et originale. Un décor sympathique et ancestral, tissus typiquement berbères, banquettes et tabourets rouges aux couleurs de la fouta; à cet ensemble s'ajoute une touche mauresque et arabo-musulmane bien étudiée. Après une première prière chantée à la mémoire du Prophète (Qsssl), l'heure de goûter à la magnificence de notre art culinaire sonnait aux ventres. Car ici, ce sont au moins une dizaine de plats exclusivement traditionnels proposés, du couscous bio roulé à la main, en passant par celui de l'orge dans sa version ancestrale. Après quoi, la séance a été inaugurée par des petits amuse-gueule délicieux. Tenez-vous bien, ce ne sont que figues sèches arrosées de gouttelettes d'huile d'olive. Un plat incroyablement immémorial et immortel. Au final, des petits gâteaux de la cuisine turque et syrienne sont proposés par la maison Loulou de Mme Boukerdous. Entre les deux rives, la bienséance et la chaleur algérienne s'allient au savoir-faire. Le service est bien de chez nous, mais puisqu'il vient de International Hôtel School, dirigée par Rouan Rabah, un Algérien formé aux USA, convaincu que notre pays a bel et bien besoin de nous. Goût, manie, air du temps, logique d'époque, nostalgie et amour. Après tout, la rupture tranquille est le meilleur plat chez Dar Lahlou! On en a vraiment besoin.