Alors que le procès Khalifa entame sa troisième semaine au tribunal criminel de Blida, un autre qui n'est pas tout à fait différent du premier, est programmé pour ce samedi. Il s'agit de ce que l'on consent à dire dans le jargon local et même national, l'affaire Bcia. Son instruction a traîné depuis 2003, date où il a été découvert, après investigations des institutions financières, le préjudice estimé à plus de 13 miliards de dinars, dont la victime n'est autre que la Banque extérieure d'Algérie «BEA» qui s'est constituée d'ailleurs partie civile. Au total, 57 personnes sont accusées dont le président-directeur général Kharoubi Ahmed et 11 autres accusés qui se trouvent actuellement en fuite. Des mandats d'arrêts internationaux ont été lancés contre ces derniers ainsi qu'une demande d'extradition a été formulée par les autorités judiciaires algériennes auprès des autorités compétentes françaises contre l'accusé principal, en l'occurrence, le président-directeur général de la Bcia, Kharoubi Ahmed. Ces derniers seront jugés par contumace. Quatre autres mis en cause dans l'affaire dont le fils du président-directeur général, à savoir Kharoubi Mohamed-Ali et trois autres hommes d'affaires ont formulé auprès de la Cour suprême des pourvois en cassation. «Ces derniers seront présentés comme témoins au cas où la Cour suprême ne tranchera pas dans les quatre pourvois avant le jour du procès, c'est-à-dire le 27 de ce mois», a annoncé mardi soir, le procureur général près la cour d'Oran, M.Zegmati Bachir. Dilapidation des deniers publics, détournements et complicité sont autant de chefs d'inculpation prononcés contre les accusés. II faut rappeler que la cour d'Oran a ouvert le procès le 06 novembre dernier et fut reporté à la demande de la défense qui a évoqué le motif de l'exiguïté de la salle qui ne pouvait pas contenir toute l'assistance. En fait, il ne s'agit que d'une guerre de formalités. Ce dernier a été reporté pour la fin du mois passé pour qu'enfin soit décidé, le 27 de ce mois, la date du jugement de l'affaire. Une cinquantaine d'avocats assurent la défense des mis en cause. Près d'une centaine de journalistes ont été présents à la cour d'Oran le jour de l'ouverture du procès. A l'effet de permettre aux curieux de suivre les différentes étapes de l'affaire, les séquences du procès seront diffusées en direct à travers des écrans en plasma installés dans le pourtour de la cour. Eventualité dans le cas où une salle répondant aux normes n'est pas trouvée. Comme il a été décidé, à cet effet, le jumelage du couloir du tribunal criminel à la salle devant abriter le procès. C'est une solution qui pourrait satisfaire toutes les parties concernées à défaut d'une salle, a fait remarquer le procureur général près la cour d'Oran.