Les corvées d'eau ne sont pas rares, y compris en hiver, en raison de la vétusté du réseau et les nombreuses fuites qui pénalisent les citoyens. Tizi Ouzou ou plutôt la haute Kabylie est réputée être le château d'eau du centre du pays. Avec le Djurdjura et ses massifs forestiers, la région bien arrosée est pratiquement un réservoir à ciel ouvert. Sauf que ces eaux, qui, bon an mal an, vont remplir les ravins, et font des oueds des genres de «fleuves» en furie, s'en vont généralement à la mer. Perdues pour tous et en premier lieu pour les habitants qui, souvent, dans les villages, subissent le plus dur des supplices. Les corvées d'eau ne sont pas rares y compris en hiver et en ville et les techniciens de l'ADE expliquent cela par la vétusté des réseaux et les nombreuses fuites qui pénalisent les citoyens. Tizi Ouzou est alimentée par des eaux souterraines, puisées à partir de nappes alluviales des oueds Sebaou, At Khellili, Rabta, Bouguedoura, Takhoukht etc. Ou encore des eaux superficielles, mobilisées à partir du barrage de Taksebt et aussi de celui d'Acif Acerdoun, pour la zone sud de la wilaya. Et aussi, récemment, par le dessalement de l'eau de mer dans la région de Tigzirt. La pluviométrie de la wilaya tourne, selon l'ADE, autour des 800 à 1000 mm/ an. Les eaux souterraines constituent la source principale de la production en eau, une production qui atteint les 63 millions de m3 qui se répartissent en eaux souterraines pour 72%, eaux superficielles, 19%, eaux de source, 8% et eaux provenant du dessalement, 1%. La distribution des eaux est assurée par 18 centres opérationnels répartis sur les principaux chefs-lieux de daïra. Ces centres gèrent, en plus des activités de production, plus de 165.000 abonnés. Les réseaux et principalement ceux alimentant les villages, sont d'anciens réseaux de bornes fontaines avec des extensions sur initiative des citoyens, ce qui évidemment engendre des difficultés supplémentaires dans la régulation de la distribution de l'eau. Face au manque d'eau enregistré, il a été fait appel au barrage de Taksebt, pour satisfaire les besoins. Aussi, les efforts ont-ils été axés sur le couloir Tizi Ouzou - Azazga ainsi que les localités situées sur le couloir Tizi Ouzou - Alger. Un autre barrage est prévu à Souk Tleta, qui viendra renforcer avec un apport de 54 000 m3 /jour, l'alimentation de la ville de Tizi Ouzou et aussi sera d'un apport remarquable pour la production de Taksebt. En Kabylie où l'eau est dans les vallées et les villages généralement haut perchés sur les flancs ou du Djurdjura ou des collines du massif central kabyle, l'alimentation des villages et même des villes demande des coûts en énergie électrique considérables. Selon l'ADE, le coût spécifique de l'énergie est trois fois supérieur au coût spécifique moyen national. L'ADE a donné quelques indications sur le fonctionnement simultané des infrastructures électromécaniques. Ces dernières ont besoin, ainsi, d'une puissance équivalente à 85.000 KVA, ce qui fait de l'ADE, le premier client de la Sonelgaz de la wilaya, L'eau, et malgré toutes ces infrastructures, reste l'un des problèmes les plus cruciaux au niveau de la wilaya. Même si la disponibilité existe, en principe, la faible mobilisation des moyens, non compris le barrage de Taksebt et surtout la vétusté des réseaux, font que dès l'été, de nombreux villages et même des villes manquent cruellement de cette précieuse denrée!