La coopération internationale en matière de lutte antiterroriste, l'Union européenne, le Maghreb et l'investissement économique ont été les principaux sujets abordés par les responsables algériens et Alfredo Luigi Mantica, en visite de travail de deux jours à Alger. La sérénité, qui a toujours caractérisé les relations algéro-italiennes, ne confère pas, selon les observateurs, un caractère extraordinaire à la visite du sous-secrétaire d'Etat italien en Algérie. En revanche, les progrès enregistrés par la coopération durant cette dernière décennie et qui se sont matérialisés par une augmentation constante du volume des échanges commerciaux entre les deux pays et l'instauration d'un dialogue politique régulier, nécessitent une évaluation, estiment ces mêmes observateurs. Ainsi, cette visite de M.Alfredo Luigi Mantica a permis aux deux pays d'examiner plusieurs dossiers dont notamment celui de la lutte antiterroriste. Des terroristes algériens, activant à l'est du pays, auraient transité par la Tunisie pour s'implanter en Italie et y constituer des réseaux potentiels durant la décennie rouge. Il semble que l'Algérie aurait demandé aux autorités italiennes, l'extradition des éléments de ces réseaux identifiés et condamnés par la justice algérienne. Rappelons que la même procédure a été entamée par le ministre de la Justice Ahmed Ouyahia lors de sa dernière visite en Angleterre. Le chapitre économique a été également au centre des discussions lors de cette visite du responsable italien. En effet, les relations étroites entre les deux pays et leur appartenance à l'espace euroméditerranéen sont deux facteurs de nature à ouvrir de plus grandes perspectives pour l'élargissement des domaines de la coopération et du partenariat. Le Chef du gouvernement Ali Benflis a incité, hier, les opérateurs économiques italiens à contribuer au processus de réformes engagées par l'Algérie par une «présence plus accrue» sur le marché national, à la lumière des opportunités offertes par la nouvelle législation algérienne en la matière. De son côté, le secrétaire d'Etat italien aux Affaires étrangères a réitéré la disponibilité de son pays à contribuer au processus de réformes mené par l'Algérie. Il a également exprimé la volonté de l'Italie de développer la coopération avec l'Algérie dans tous les domaines, en particulier ceux touchant au secteur financier, bancaire, au patrimoine culturel et au secteur de la PME-PMI. Pour ce dernier, il convient de noter que l'Italie a bâti le squelette de sa mutation économique sur la petite et moyenne entreprises. Aussi, l'Algérie, qui amorce sa mutation économique, compte-t-elle bénéficier de ce capital expérience dont jouit l'Italie notamment dans le secteur de la PME/PMI. Evoquant la question de l'élargissement de l'UE aux autres pays de l'Europe de l'Est, M.Mantica a souligné l'intérêt que son gouvernement accorde à la mise en oeuvre d'une politique de rééquilibrage avec les pays de la Rive sud de la Méditerranée. Il a également souligné le soutien de son pays au processus d'intégration maghrébine dont la consolidation ne pourra que contribuer à renforcer les rapports entre les membres et ceux de l'UE, à travers notamment le processus de Barcelone. A ce propos, même si la question du Sahara occidental n'a pas été explicitement abordée, le responsable aurait laissé entendre que son pays n'est pas à cheval sur le conflit et que des députés italiens seraient déjà au Sahara occidental.