El Islah appelle à l'organisation d'«élections libres et transparentes loin de toute manipulation». Dans le cadre de la préparation du mouvement El Islah aux prochaines élections législatives, prévues pour le mois de mai prochain, le président du parti, Abdallah Djaballah a réuni, jeudi à Alger, les présidents des bureaux et des conseils consultatifs de wilaya. L'objectif étant de se préparer à cette importante échéance électorale. Le premier responsable du parti a tiré à boulets rouges sur l'ensemble du système qu'il qualifie de «corrupteur et d'incompétent.» S'agissant des élections, M.Djaballah n'a pas mâché ses mots pour dire que la fraude électorale est une pratique habituelle, tout en appelant ses militants à être vigilants à l'approche du jour «J». «Les citoyens sont bel et bien au courant, mais ignorent le pourcentage exact des voix objet de fraude et la manière dont s'opère la fraude» a-t- il précisé. Avant de s'interroger, avec ironie, si l'Etat appartient au peuple ou à un système politique. Son parti, selon ses propos, qui semble déterminé à relever le défi, est la formation «la plus visée par le despotisme politique, une vérité de notre histoire» dit-il. A deux mois des élections, car les dossiers de candidatures seraient apparemment déposés au mois d'avril, notre pays ne vit aucunement cette ambiance électorale. Pour étayer ses propos, M.Djaballah estime que la raison principale est ces «politiques intelligentes» qui poussent au désespoir les citoyens, premières victimes de tous ces dysfonctionnements qui ne font que salir l'image de l'Algérie. A une question ayant trait au jumelage des scrutins, le parti d'El Islah s'ajoute à une liste s'étant récemment opposée à tout éventuel jumelage des deux scrutins. Récemment, Louisa Hanoune a affirmé que son parti rejette complètement l'idée, après le MSP de Soltani. On a des difficultés à contrôler un scrutin, comment peut-on en contrôler deux ou trois simultanément? s'est-elle interrogée. Pour sa part, le premier responsable du parti El Islah a indiqué que ce jumelage favorise la démarche frauduleuse qui sourit à certains partis au détriment d'autres. Dans ce contexte, le président d'El Islah a appelé à l'organisation d'élections libres et transparentes loin de toute manipulation en faveur d'une amélioration des conditions sociales de toutes les franges de la société. S'exprimant sur le processus démocratique, l'orateur a relevé une «nette régression» avant de poursuivre: «Ce qu'on vit actuellement sur ces deux plans est pire que la décennie noire, car à cette période, le dialogue était ouvert avec les partis de l'opposition.» En évoquant la situation sécuritaire, M.Djaballah se demande à quelle fin ont été élaborés les projets de paix, dont, notamment, le dernier en date, à savoir la réconciliation nationale. «A ce que je sache, l'Algérie ne cesse de compter ses morts.» Par ailleurs, Djaballah a déploré le système régnant dans le monde arabe illustré par les souffrances quotidiennes endurées par le peuple irakien et la «tyrannie du gouvernement israélien» que les Palestiniens subissent au fil des jours. Pis encore, Djaballah s'interroge pourquoi les Arabes n'arrivent pas à faire face à cette «pieuvre rampante», la dépendance étrangère. Si l'objectif des USA en Irak est clair, accaparer les richesses irakiennes et protéger Israël, les pays arabes doivent s'unir autour d'un projet unifié, pour résoudre les problèmes de la Palestine, du Darfour, du Liban...et tant d'autres, a-t-il suggéré.