Les jeunes trafiquants interpellés sont souvent âgés entre 16 et 25 ans. 9215 comprimés ont été saisis en 2006. Les services de police de la Sûreté de wilaya d'Annaba n'ont pas chômé, l'année écoulée. Le volume ainsi que la densité des affaires traitées, très importants, faut-il le souligner, sont on ne peut mieux révélateurs de la dimension qu'a prise le crime organisé dans la commune d'Annaba, notamment pendant les trois dernières années, en matière de substance psychotrope, qui a gagné beaucoup de terrain, avec une saisie de 2236 comprimés en 2004, contre 1067 en 2005, et 9215 comprimés en 2006, année de tous les records. La nature de cette criminalité interpelle ainsi les pouvoirs publics, tant politiques que judiciaires, non pas seulement en aval du phénomène, mais aussi et surtout en amont. Il y a donc l'urgence d'un débat. Aussi exhaustif qu'il puisse être, ainsi que la nécessité d'un plan national d'action. Ces statistiques sont révélatrices d'un malaise social profond. Il s'agit, en fait, de bandes organisées dans la vente des psychotropes les plus prisés du moment et qui font fureur dans les établissements scolaires, allant du moyen jusqu'à l'université, en passant par le lycée où ces psychotropes circulent sans obstacle aucun, en l'occurrence le Rivotril à 2 mg et le Diazépam à 10mg, et se commercialisent entre 150 et 300DA pour l'un et l'autre. En tout cas, la chasse aux sorcières demeure le seul moyen pour faire face à la prolifération de cette forme de criminalité, d'où les quantités prises, évaluées à, à peu près, 100 à 800 comprimés, mais pour autant qu'elles soient conséquentes, cette quantité de 9215 saisies uniquement durant l'exercice 2006, demeure anecdotique par rapport à sa traçabilité. La question qui se pose d'elle-même: d'où viennent ces drogues? Qui se charge de les mettre à profusion sur le marché? Sachant qu'il s'agit là de produits médicamenteux à usage ciblé. Il ne serait donc pas compliqué de concevoir un fichier qui traite de la question à la source, et ce, en procédant à un recensement systématique des récipiendaires de ce genre de produit, de la quantité reçue et de son affectation finale qu'il s'agisse d'hôpitaux, de cliniques ou de simples officines pharmaceutiques, en utilisant, à titre d'exemple, le système d'un code secret propre à chaque établissement receveur. Autre indicateur, que l'on semble ignorer, est que l'on passe trop souvent par pertes et profits, a trait à l'âge des jeunes compromis dans ce genre d'affaire, ceux que l'on appelle les «dealers». Toujours dans le même cadre de cette forme de criminalité, il est à rappeler que les jeunes interpellés par les services sécuritaires sont souvent âgés entre 16 et 25 ans, et écroués pour trafic de stupéfiants. Le mieux n'est-il pas d'enquêter sur les gros bonnets qui les impliquent dans ce commerce meurtrier, et jouissent en les sacrifiant sur l'autel de la malvie et la déperdition scolaire ainsi que du chômage?