La commission devra détecter les entraves et suggérer des solutions afin d'y remédier. Le comité de suivi et de mise en oeuvre du Pacte national économique et social, signé lors de la 12e tripartite de septembre dernier, a été installé, hier, au ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Quatre mois plus tard, les trois partenaires, en l'occurrence le gouvernement, le patronat et l'Ugta, se retrouvent pour annoncer la constitution d'une commission composée de deux membres de chaque partie. Cette équipe s'offre tout d'abord la mission de confectionner un règlement intérieur pour son fonctionnement et, ensuite, la tâche de veiller à l'application des engagements inscrits dans le Pacte national économique et social. C'est ce que laissa entendre, hier, Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale. Le groupe est appelé aussi à préparer périodiquement une session d'évaluation qui réunira les membres du gouvernement, le partenaire social et les patrons. Ce n'est pas tout, la commission aura, sans le moindre doute, du pain sur la planche du fait qu'elle devra détecter les entraves et suggérer des solutions afin d'y remédier. Si sur le terrain économique, les patrons bénéficient déjà de la bénédiction du pacte, il n'en demeure pas moins que sur le chapitre social c'est l'impasse. C'est-à-dire que l'entreprise algérienne a été motivée par une sorte «d'optimisation fiscale», tandis que la revalorisation salariale promise tarde encore à prendre corps. A ce sujet, pour Tayeb Louh, la balle est dans le camp du partenaire social. «Maintenant c'est aux syndicalistes de veiller à l'application des hausses décidées dans le cadre des conventions de branche». Par ailleurs, l'implication des pouvoirs publics est inévitable pour rendre effectif le boom économique escompté. Le ministre a rappelé les principaux objectifs du Pacte national économique et social, soutenu par les patrons présents à la cérémonie. Selon lui, il est question, en substance, de rattraper le retard économique et social et tenter ainsi d'intégrer l'économie algérienne dans le boom universel. Le gouvernement table aussi sur les bienfaits d'un ordre social. Il s'agit, à en croire le ministre, d'instaurer un climat social sans agitation et revoir, à moins de 10%, le taux de chômage d'ici 2010. Parmi les objectifs escomptés figurent aussi l'importance de ne pas compter essentiellement sur la manne pétrolière et améliorer le pouvoir d'achat des Algériens. En un mot, il est question particulièrement de booster l'entreprise sur le volet économique et social, mais aussi de déterminer, dans le même sens, les prochains terrains d'intervention de l'Etat. De son côté, la Cap (Confédération algérienne du patronat), représentée par son président Boualem M'rakach, considère que la phase actuelle dans la vie du Pacte national économique et social est cruciale. Car elle marque, d'après Boualem M'rakach, le passage au travail de terrain et la mise en application du pacte. Cela devra, à coup sûr, donner vie au document et booster l'entreprise algérienne et l'économie en général.