Le terroir algérien renferme de précieux trésors, preuve d'une richesse culturelle infinie et insoupçonnée mais, hélas, abandonnée... Dans le cadre de la protection du patrimoine immatériel, et dans la perspective de faire connaître, protéger et sauvegarder pour les générations à venir, une richesse culturelle populaire qui tendait à disparaître, la création de la Ligue nationale de la littérature populaire, a été décidée. Cette idée germait déjà depuis quelque temps dans l'esprit de quelques poètes populaires et chercheurs universitaires, soucieux de leur devenir et surtout jaloux de ce patrimoine qui s'en allait à la dérive. L'initiative a enfin été prise et concrétisée grâce à Toufik Ouamane, lui-même poète populaire, actuellement président de cette ligue. Depuis sa création, une riche activité a été mise en place, des rencontres ont eu lieu ça et là à travers le territoire national, des bureaux régionaux ont été ouverts...beaucoup d'efforts ont été fournis pour que ce SOS soit entendu et pris en considération. Treize bureaux régionaux ont déjà vu le jour dans plusieurs wilayas de l'intérieur telles, Djelfa, Biskra, Laghouat, Tissemsilt, Tiaret et prochainement Boussaâda, Sidi Bel Abbès et Alger. Le dernier en date fut le bureau de Tlemcen, dont le siège se trouve à Maghnia et est présidé par Mme Aïcha Medjahed, poétesse. Ce bureau est composé de douze membres dont des professeurs d'université. Parmi les riches activités entreprises par cette association, nous citerons le 1er Séminaire national sur le soufisme dans la poésie populaire a eu lieu les 17 et 18 mai 2006, à Djelfa et a drainé une foule considérable de poètes, chercheurs, hommes de culture et simples passionnés de poésie populaire. Il s'agissait, lors de ce rendez-vous, de faire connaître et de rendre hommage à Ahmed Ben Maâtar, poète populaire de renom, originaire de la commune de Zaâfrane, hélas, méconnu de la génération actuelle. Ce fut donc l'occasion de réconcilier quelque part l'Algérie avec un fabuleux patrimoine culturel, une profonde richesse du terroir, qui méritent plus d'attention et d'égards...D'autres rencontres ont également été organisées dans de nombreuses communes du pays, rassemblant différentes personnes, réunies autour d'un même thème et surtout unies par un même objectif: sortir le patrimoine algérien des affres de l'oubli...Il est question, à travers cette ligue, de rassembler une richesse éparpillée et abandonnée, composée de poèmes, de contes, de proverbes, une sagesse infinie mais immatérielle qui devrait être matériellement sauvegardée par une prise en charge adéquate et une publication conséquente. A cet effet, une anthologie de la poésie populaire sera éditée incessamment qui retracera la vie et l'oeuvre de nombreux poètes à l'image de Bensahla, El Khaldi et autres figures éminentes du terroir. Du 28 février au 2 mars 2007, se déroulera le 1er Festival national de la poésie populaire féminine. En mars, sera organisé un séminaire sur la poésie populaire dans le monde arabe, une autre manière de rallier et d'unifier une richesse culturelle arabe commune et indissociable et surtout une occasion de hisser haut et de scander fort un patrimoine populaire arabe dont on a toutes les raisons d'être fiers...C'est, encore une fois, un appel de détresse lancé à toutes les personnes concernées, ministères, institutions et particuliers, en mesure d'aider une jeune association qui se veut être au service de la culture et pour la sauvegarde du patrimoine...