Hier, le Syndicat national des praticiens de la santé publique a reconduit son mouvement de grève, pour trois jours consécutifs. Au cours de cette même journée, devait se tenir une réunion entre M.Aberkane et les praticiens de la santé publique. Les questions abordées étant «nettes, claires et précises». Rappelons que le Snpssp a noté un suivi massif de son appel à la grève d'avant l'Aïd (un taux allant de 90 à 93% à travers le territoire national). Le service minimum a été assuré convenablement et le mouvement a rencontré une nette compréhension et un franc soutien de la part des citoyens en général, des malades en particulier, a fait remarquer M.Yousfi, président du Snpssp. En ce qui concerne les blouses blanches, il «n'y a rien de nouveau sous le soleil». «La dernière missive que leur a adressée le ministre de la Santé n'est que de la poudre aux yeux», jugent-ils. Pire, après les médias, ils ont failli être les derniers à la recevoir mercredi dernier. A ce titre, ils estiment «ce procédé à la limite de la correction». Exacerbés de «faire office de boîte aux lettres, les spécialistes demandent à être consultés plus souvent par le ministre, pour faire aboutir leur dossier qui se trouve, depuis plus de trois mois, au niveau de la chefferie du gouvernement, car si négociations il y a en haut lieu entre le ministère de la Santé et le ministère du Travail, nous sommes dans la totale ignorance de leur contenu», déclarent-ils. Désormais, ils demandent à être associés dans les pourparlers portant sur le volet indemnitaire de leur statut, auquel manquent justement le volet indemnitaire et le volet statutaire, c'est-à-dire le glissement catégoriel et les indemnités, seuls aptes à donner le «la» à toute révision. Reprenant la lettre du ministre, ils la jugent par trop générale, évasive et sans âme. Ainsi, même si le ministre mentionne dans sa missive deux mesures très importantes qui seront adoptées avant le 30 mars 2002, à savoir la concrétisation par un décret de la revendication essentielle qui concerne la création d'un plan de carrière et la revalorisation de la classification des spécialistes par un glissement catégoriel. Les spécialistes rétorquent: «Après une semaine de grève, un échéancier c'est bien, mais avec un contenu c'est mieux! Quel sort a été réservé à nos propositions?» Pour eux, le pli du ministre est tellement opaque qu'il ne donne aucun détail sur le glissement catégoriel, contrairement aux praticiens généralistes qui sont satisfaits sur ce point. L'amélioration du salaire de base reste également équivoque à leurs yeux. Faute de détails, «nous demandons à être revalorisés dans le cadre de la Fonction publique au même titre que les autres corps dont le cursus et semblable au nôtre», renchérissent-ils. Même s'ils sont pour les réformes de la santé, qu'ils ont, par ailleurs, prônées, les praticiens spécialistes avouent qu'ils n'ont encore aucune information concernant les éléments communiqués par le ministre. Campant donc sur leur position, ces blouses blanches ne revendiquent ni plus ni moins que «l'application, du décret applicable depuis janvier 1998», que Guidoum, Benyounès et Abdelmoumène ont promis de mettre en oeuvre. D'autant plus que «le travail est fait» depuis plus d'une année au niveau de la direction des secteurs sanitaires. En ce qui concerne la participation aux comités nationaux, deux sont occultés: les comités d'experts et de nomenclature du médicament et les comités nationaux de prévention. Alors que les éléments du Snpssp étaient encore scandalisés par la lettre d'Aberkane, l'on fêtait à la Maison du peuple le double anniversaire de l'Ugta et du 24 Février. L'on s'y est dit solidaire des praticiens spécialistes de santé publique.